Le réemploi a le vent en poupe

Dans leur réflexion sur leurs achats, qu’ils soient pros ou pas, les Français ont commencé à intégrer des préoccupations écologiques. Plus de questionnement sur la provenance des achats, sur leur utilité, sur leur recyclage. En résumé, sur leur impact carbone. Pour la construction, cette préoccupation se concrétise surtout par un chiffre : 5 Mdt. Ce dernier représente, par an, la quantité de matériaux neufs non consommés. Soit 7 % de la production de matériaux de construction. Un constat assez catastrophique auquel la plate-forme Stock Pro tente d’apporter des solutions.

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« Nous avons conçu une marketplace sur laquelle les entreprises du BTP peuvent vendre ce qu’elles ont commandé en trop. Les négoces peuvent ainsi écouler leurs invendus et les producteurs peuvent vendre leurs produits avec des DLU courtes », explique Romain de Garsignies, co-fondateur de la plate-forme. Tout type de matériaux est disponible sur la plate-forme et la logistique est gérée soit par le vendeur, soit directement par Stock Pro. Résultat ? Des prix attractifs pour les pros et, au passage, un geste important pour la planète.

Des DLU très court disponible a petit prix

« Quand nous avons commencé en 2021, 95 % des acheteurs étaient des particuliers qui cherchaient de bonnes affaires. Aujourd’hui, nous sommes sur du 50-50 avec des pros qui prennent en main le sourcing de leurs approvisionnements. » Avec des marques qui jouent aussi le jeu, comme Hirsch Isolation ou encore, Sika. « Avec Stock Pro, nous pouvons mettre en vente des produits, dont la date d’utilisation  ou DLU est trop courte pour que les produits soient vendus en grande surface de bricolage ou en négoce, ajoute Jimmy Lefevre. Cela nous évite non seulement les coûts de destruction ou de recyclage, mais surtout de gaspiller de la matière utile. »

Stock Pro devrait compter un million de références disponibles en juin prochain et a totalisé 60 000 visiteurs en 2022. Un chiffre qui augmente exponentiellement. Alors que des plates-formes similaires vont ouvrir en Belgique et aux Pays-Bas, pour les revendeurs et acheteurs locaux. « Chaque plate-forme restera nationale, pour ne pas perdre en transport ce que nous gagnons en empreinte carbone par le réemploi. » Petite astuce pour tenter l’aventure : ne pas hésiter à utiliser le module alerting qui prévient lorsqu’une référence est disponible.

Des matériaux de seconde main

De son côté, Cycle Up a choisi de pousser le réemploi à son maximum, en associant deux savoir-faire : le diagnostic en réemploi et une marketplace. « Nous conseillons les acteurs de la construction dans leur intégration de produits de seconde main à leur projet, indique Linda Chanussot, responsable marketing de Cycle Up. Pour faire simple, nous identifions de possibles gisements de matériaux à réemployer et nous accompagnons les entreprises de BTP dans la récupération de ces matériaux et leur mise en vente. » En parallèle, la marketplace accueille aussi des produits neufs, issus par exemple d’erreurs de commandes. « Nous développons aussi, actuellement, le reconditionnement avec la création en interne d’un atelier dédié. Sur la plate-forme, les produits sont donc identifiés en fonction de leur nature : neuf, réemploi ou reconditionné. »

Pour la mise en œuvre de ces produits, les assureurs doivent être prévenus et Cycle Up accompagne, là aussi, les utilisateurs dans leur démarche. « C’est une culture qui est en train de changer. Tous les acteurs doivent s’adapter. Nous apportons une solution, avec l’accompagnement qui va avec. Il faut une démarche volontaire des acteurs pour utiliser de la seconde main en construction. Mais ça marche. » Aujourd’hui, la plate-forme compte 3 300 annonces et réalise plus d’une centaine de ventes par an.

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