Le 27 juin dernier, Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), a fait l’état des lieux de l’activité du bâtiment sur les 6 derniers mois. Pour le premier trimestre 2017, les chiffres de l’activité en volume sont au-dessus des prévisions établies en décembre 2016. Tous secteurs confondus, le marché du bâtiment a augmenté de + 4 % (au lieu de 3,4 % prévu). Cette croissance est surtout observée dans le logement neuf (+ 12,8 %), tandis que le non résidentiel est à la traîne + 0,4 % (au lieu de + 4 % en prévision). L’amélioration-entretien a augmenté de 1% et restera sur cette croissance durant le second trimestre 2017, selon les estimations de la FFB. Si les chiffres sont encourageants pour la profession, « ils restent à nuancer par métier et par territoire », rappelle Jacques Chanut.
Une hausse des effectifs
L’emploi dans le bâtiment reprend progressivement. Plus de 16 300 postes (source : ministère du Travail) ont été crées dans le secteur au début de 1er trimestre 2017. Cependant, après 8 ans de crise et les 180 000 postes perdus, le traumatisme se ressent toujours. « Beaucoup relèvent la tête, mais ils n’ont pas encore d’assurance. C’est à nous de les accompagner », souligne Jacques Chanut. La FFB est en attente de discussions avec le nouveau gouvernement, notamment sur la “Loi travail”, la simplification des règles sociales, le régime des auto-entrepreneurs ou encore la réforme des marchés publics. Elle compte aussi mettre l’accent sur l’apprentissage et la reconversion professionnelle.
Des freins à la relance
Pour la FFB, la hausse des prix de l’immobilier et la baisse de la production de crédit est inquiétante. De plus, le processus de simplification administrative mené par le précédent gouvernement est trop lent. « Il faut aller plus loin sur la simplification des procédures de permis de construire, sur les recours abusifs, mais aussi engager véritablement et systématiquement le transfert de la responsabilité des permis des communes vers les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) », explique la FFB. Aussi, le marché de la transition énergétique n’a pas connu le boom espéré, avec des objectifs fixés… irréalisables. « Il y a des différences avec la réalité du marché, même si les chiffres progressent à leur rythme », commente le président de la FFB. La Fédération prône des mesures incitatives et non obligatoires pour renforcer le marché.
Le compte pénibilité inapplicable pour le secteur
Le compte pénibilité reste un point d’interrogation pour les acteurs du bâtiment. « Sur les 10 critères établis par la loi, seuls 4 pourraient être applicables », selon Jacques Chanut. Même si le Premier Ministre a annoncé le gèle de la mesure jusqu’à la fin de l’année, « il ne s’agit pas de repousser le problème, il faut trouver des solutions réalistes et utiles pour les artisans ». La FFB préconise plutôt une approche médicalisée et individualisée de la pénibilité.