Vous êtes secrétaire générale depuis le 1erjanvier 2018, quels ont été les temps forts de votre première année à ce poste ?
Plein de choses ont été entreprises. Mais le point le plus marquant de ces douze premiers mois a été la réflexion autour du NF DTU 52.1. Il s’agit de moderniser la pose scellée du carrelage, qui est une technique très utilisée, mais qui est aussi l’une des plus sinistrante. C’est le rôle de l’UNECB-FFB de travailler à l’amélioration des techniques utilisées.
La lutte contre les sinistres, c’est l’une de vos ambitions pour le futur ?
Continuer le combat contre la sinistralité, c’est une mission fondamentale pour notre profession. Cela passe notamment par être proche des entreprises, échanger avec elles, donner des informations précises. Leurs retours d’expérience me donnent des arguments pour faire évoluer les textes de la profession. Outre les problèmes juridiques et financiers, les sinistres remettent en jeu l’image de marque de la profession.
Mon rôle est aussi d’aller à la rencontre des entreprises dans leurs fédérations. J’ai entrepris un tour de France et je compte le poursuivre, afin d’être proche de nos membres. Nous travaillons pour eux, il nous faut donc tisser des liens solides, afin que l’échange d’information fonctionne dans les deux sens. Nous utilisons de plus, les réseaux sociaux, afin d’avoir un lien direct.
Est-ce que votre statut de femme a été un obstacle à votre prise de fonction ?
Très honnêtement, la question ne s’est jamais posée. Les femmes ne sont pas nombreuses dans le bâtiment, mais elles sont en progression. Pour ma part, j’ai été très bien accueillie. Ça a peut-être même été un avantage.
L’un des temps forts de cette première année a été aussi l’intégration du métier de la projection de polyuréthane. C’était un besoin essentiel ?
Tout à fait, il s’agissait de valoriser et faire progresser le métier lié à l’isolation par la projection du polyuréthane. C’est un support sur lequel que les carreleurs travaillent de plus en plus. C’est un produit et une technique d’isolation, qui montent en puissance, notamment sur des chantiers ou des situations où jusque-là nos métiers n’avaient que peu de solutions, comme les vieux planchers bois par exemple. Il était donc important pour nous de travailler avec ce métier, d’autant plus que nous avons déjà des membres de l’UNECB-FFB qui utilisent cette technique, en plus de leur activité carrelage et/ou chape. Le mariage s’est donc fait naturellement.
Un des points essentiels est la sécurité, aussi bien des applicateurs que des personnes potentiellement en contact avec le produit. C’est un sujet prioritaire pour notre union.
Cette technique d’isolation contribue également à la lutte contre la sinistralité. Il y a de plus en plus d’entreprises sur ce secteur, il faut donc accompagner au mieux ces techniques, en accord avec les textes en vigueur. Il est aussi important de valoriser ces techniques. Il n’existe pas de titre professionnel ou de diplôme. Nous devons donc travailler à valoriser les compétences de ces professionnels.
Du côté de la chape, n’est-il pas venu le temps que les chapes fluides basculent du côté de la normalisation, et abandonnent les DTA à répétition ?
La Commission chargée de formuler les Avis techniques (CCFAT) s’est prononcée pour passer les chapes fluides dans le domaine de la traditionnalité. La date limite pour les dépôts de nouvelles demandes d’Avis techniques sera bientôt connue. Le NF DTU 26.2 va prochainement être révisé. Ce dernier concerne les chapes et dalles à base de liants hydrauliques, mais, à ce jour, il n’a pas été décidé d’y intégrer les chapes fluides.
Pour aller vers la traditionnalité, la première étape sera de passer par une certification pour les chapes fluides à base calcium et une pour celles à base cimentaire. Nous y sommes favorables, que ce soit pour donner de la visibilité aux chapes, comme pour simplifier la vie des applicateurs, en termes d’assurance. La deuxième étape sera probablement le NF DTU. A voir, s’il s’agira d’un NF DTU spécifique ou d’un rattachement à un autre NF DTU. Cette évolution doit se faire à court terme, et nous y travaillons.
Question similaire pour les chapes sèches, y a-t-il une actualité de ce côté-là ?
C’est une question qui ne se pose pas, en tout cas, par pour le moment. C’est un marché de niche, et un marché où les demandes de nouveaux Avis techniques sont assez rares. Il n’y a donc pas un besoin urgent de changement. En revanche, il y a des évolutions à apporter aux Avis techniques, liées à la pose de carreaux céramiques (de formats supérieurs à 1 600 cm2).
Propos recueillis par Yann Butillon