Sommaire du dossier :
- Où en sont les chapes fluides anhydrite ?
- Un marché, des avis qui divergent
Il est des rivalités qui obligent chacun à choisir son camp. Entre l’OM et le PSG, entre le Barça et le Real Madrid ou entre toutes les sélections anglaises et françaises… Et on ne parle pas ici des amateurs de rugby, des fans de tennis ou des aficionados de Formule 1 ! D’autant plus que les rivalités ont aussi cours dans le monde du bâtiment. Et l’une des plus anciennes est celle opposant chapes fluides anhydrite et chapes fluides ciment. Longtemps, les chapes fluides anhydrite, pionnières du marché, ont été les seules proposées par les industriels. Une décennie plus tard, les chapes fluides ciment se sont positionnées comme solution alternative. Quelques problèmes techniques de jeunesse et un marché abreuvé d’anhydrite ont ralenti leur développement. Mais aujourd’hui, la tendance est au partage des volumes, voire à une inversion des courbes. Chacune s’appuyant sur ses qualités intrinsèques (et mettant parfois l’accent sur des défauts de l’autre camp).
Des historiques de l’anhydrite
Les chapes fluides ciment affichent un temps de séchage de 14 j, là où pour les chapes fluides anhydrite, l’attente peut s’allonger à 1 ou 2 mois. Mais ces dernières bénéficient d’un faible retrait, ce qui permet de couler de larges surfaces sans fractionnement (1 000 m2 hors plancher chauffant et 300 m2 sur plancher chauffant). Elles permettent aussi une épaisseur minimale de 2 cm au-dessus des tubes chauffants, en pose désolidarisée sur les supports béton. Enfin, la conductivité thermique des chapes anhydrite est meilleure, permettant une réactivité supérieure des complexes chauffants.
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Des qualités qui ont eu tôt fait de convaincre de nombreux chapistes. Une popularité qui a perduré. « Nous nous adaptons au chantier, mais je privilégie la chape Anhydritec sans ponçage ou la Thermio +, explique Franck Schaff, dirigeant de Savoie Chape. Ce que confirme Igor Stankovic, le patron de Chape Experts : « Je travaille beaucoup en anhydrite. Et je trouve que c’est une technique qui a très bien évolué ces dernières années. Avec les gammes à séchage rapide, sans ponçage, nous gagnons beaucoup de temps et de facilités de mise en œuvre. » Malgré ces récentes évolutions, le temps de séchage des chapes anhydrite pèse lourd dans la balance. En leur défaveur.
Des solutions multiples
« Nous avons une large gamme qui évolue sans cesse, puisque l’innovation est l’un de nos axes stratégiques, explique Francis Augustin, directeur commercial d’Anhydritec. Nous avons donc notre solution Classic, la plus polyvalente, qui se décline aussi en version séchage accélérée et recouvrement plus rapide, dénommée la Classic SA R+R. De plus, la Classic PRE est adaptée aux planchers électriques. La Thermio+ SA R+R, avec sa conductivité importante, apporte une haute qualité thermique, et peut être coulée 2 cm au-dessus des tubes. L’Excelio est destinée au ragréage allant jusqu’à 1 cm d’épaisseur en pose adhérente. Enfin, l’Initio est notre chape hors planchers chauffants. »
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La gamme est plus réduite chez Sika. « Nous disposons de la Sika SyntiChape, à base de liant sulfate de calcium, sous Avis technique, détaille Benjamin Dullin, responsable de marchés sols et préfa de la marque. C’est une chape classique sur le marché de l’anhydrite, une chape de volume. Son Avis technique a été renouvelé en 2019. En général, la Sika SyntiChape est associée à un autre produit de notre gamme, l’EasyGrip, qui limite le ressuage et permet donc de s’affranchir du ponçage de la chape. »
Un inversement des courbes ?
La décennie qui vient de s’achever a été celle du rattrapage du retard pour les chapes fluides ciment. Celle qui s’ouvre pourrait être celle de l’inversion de la courbe, en matière de volume. « Aujourd’hui, 90 % de nos chantiers de chapes se font avec des chapes à base de ciment, explique Bruno Lacaze, co-gérant de l’entreprise éponyme. Mais par le passé, nous avons utilisé des chapes anhydrite. Toutefois, le temps de séchage ne correspondait plus à nos plannings quotidiens. Nous maîtrisons bien la chape ciment et elle nous permet de traiter la plupart de nos chantiers. »
Une tendance que confirme l’étude de marché MSI publiée le mois dernier sur notre site. Chaque chapiste connaît ou bien se pose la question de la nature de ses chapes. A minima, les deux solutions cohabitent au sein d’une même entreprise. Mais dans de nombreux cas, la priorité est donnée à la chape ciment.