Sommaire du dossier :
- Où en sont les chapes fluides anhydrite ?
- Un marché, des avis qui divergent
Du côté des industriels, à la question du partage du gâteau, des avis sont divergents. « Il n’y a pas une opposition entre les chapes fluides ciment et les chapes fluides anhydrite. Les premières ont gagné pas mal de parts de marché face aux chapes traditionnelles. Elles se développent plutôt sur les chantiers sans planchers chauffants. Les chapes anhydrite fonctionnent surtout en synergie avec les planchers chauffants, là où la valeur ajoutée est plus importante », précise Francis Augustin.
Et de poursuivre : « Les chapes fluides ciment ont pris des parts du marché global, mais pas sur le nôtre. D’autant que l’une des caractéristiques qui faisaient la différence était le temps de recouvrement. Avec les options de technologies additionnelles SA et R+R, nous avons réduit cet écart, tout en gardant les qualités de l’anhydrite, comme la robustesse aux aléas de chantiers, qui existeront toujours et/ou encore la quasi-absence de joints de fractionnement. Dans les faits, chacun a son terrain de jeu, en répondant à des besoins différents. »
De son côté, Sika, qui, contrairement à Anhydritec, compte des solutions sulfate de calcium et ciment dans sa gamme, voit bien une réduction de l’écart. « Les chapes fluides ciment ont progressé en prenant des parts de marché aux chapes traditionnelles. En bénéficiant de la modification du DTU 52.1. Pour les chapes fluides, le réservoir de marché est actuellement là. Et les chapes anhydrite ont peu surfé sur cet aspect-là », résume Benjamin Dullin.
Chacun son marché ?
Les questions techniques expliqueraient alors une répartition des types de chapes selon les besoins des chantiers. Les planchers chauffants jouant le rôle du juge de paix. Mais là encore, selon les fournisseurs, la vision du marché n’est pas la même. « Nous travaillons main dans la main avec les industriels du plancher chauffant, afin de permettre de proposer des solutions complètes optimisées, annonce Francis Augustin. Les planchers chauffants et les chapes sont associés sur chantier, avec un produit déjà prêt à l’emploi. Les performances sont ainsi assurées. »
Pour Sika, la répartition serait tout autre. « Il n’y a pas vraiment de secteur du marché sur lequel les chapes anhydrite seraient l’unique solution technique, reprend Benjamin Dullin. Même sur l’association avec des planchers chauffants, notre ViscoChape a bien progressé. Les techniques d’adjuvantation évoluent et la qualité des chapes ciment se rapproche de celle des chapes anhydrite. Le volume d’anhydrite se fait sur des chapistes et des donneurs d’ordres qui ont leurs habitudes avec cette solution et qui lui restent fidèles. »
Et si la RE 2020 venait changer la donne ?
Un point cependant réunit les industriels. L’arrivée de la RE 2020 pourrait changer la dynamique. « En effet, avec cette nouvelle réglementation, quelques cartes pourraient être rebattues, précise Benjamin Dullin. Nous n’avons pas encore toutes les données d’analyse du cycle de vie, mais l’anhydrite est clairement intéressante dans cette perspective. » Même constat chez Anhydritec. « La chape Thermio+ SA R+R va évoluer, et va être remplacée, début 2022, par la Thermio Max, dévoile Francis Augustin. On a travaillé à améliorer sa réactivité et ses performances énergétiques. Nous avons aussi étudié le fonctionnement du rafraîchissement : Thermio Max aura une capacité d’absorption des calories augmentée de 40 %. Elle permettra aussi l’enrobage des planchers rayonnants électriques. L’empreinte carbone tout au long de son cycle de vie est aussi améliorée. Le but est bien sûr de proposer une solution adaptée à la RE 2020. »
Pour Sika aussi, l’heure est à l’évolution. « Pour nous, l’idée est de continuer d’alimenter ce marché d’habitués des chapes anhydrite. Nous n’allons pas abandonner ce marché », conclut Benjamin Dullin. Les chapes anhydrite ont donc encore de beaux jours devant elles. Reste à savoir comment la répartition des marchés se fera.