Technisol vient de recevoir le label EcoVadis. Pourquoi avoir chercher à concrétiser vos engagements RSE ?
Le label EcoVadis audite les entreprises sur quatre axes : les achats responsables, l’éthique, l’environnement et l’engagement sociétal. C’est la concrétisation du travail que nous avons entamé depuis plus deux ans, avec l’Ademe et la BPI, sur notre bilan carbone. Nous avons donc travaillé sur plusieurs axes.
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Par exemple, sur l’environnement. Nous avons réfléchi au tri des déchets aussi bien sur les chantiers, au siège qu’au garage, ainsi qu’à l’organisation des déplacements ou encore à l’optimisation du planning d’intervention. Ce sont des petites choses mises bout à bout qui permettent d’avancer. De toute façon, les entreprises de notre taille devront rendre leur bilan carbone en 2030. Cela permet de nous y préparer.
L’actualité technologique tourne autour de la réduction de l’empreinte carbone. Chez Technisol aussi ?
Oui. Pour commencer, nous avons obtenu notre fiche Fdes, ce qui est une grande victoire, face à la difficulté administrative et technique. Et nous avons obtenu une note plutôt bonne vis-à-vis des chapes actuelles.
Mais, bien entendu, nous travaillons sur notre prochaine génération de chapes. Il nous faut repenser notre gamme et nos produits, réfléchir sur une chape avec un meilleur coefficient calorifique et un meilleur impact sur l’environnement. Tout en gardant ses qualités de base.
Pour rappel, notre chape est à base de sulfate calcium Hémydrate Alpha, un co-produit que nous récupérons des centrales électriques au charbon. Nous réutilisons de la matière. Donc, nous sommes déjà gagnants à la base. Pour être plus performants, nous allons devoir revoir l’ensemble de nos process. Et, au passage, nous allons gagner un peu de temps de séchage, tout en gardant notre savoir-faire de mise en œuvre. Nous sommes en phase de tests, mais nous avons déjà validé les grandes lignes. Notre nouvelle chape devrait sortir dans le courant du dernier trimestre de cette année 2024.
La réduction de l’empreinte carbone passe aussi par l’électrification des moyens mécaniques, est-ce que vous y pensez pour vos centrales mobiles Technisol ?
Oui, nous avons démarré la fabrication d’une centrale mobile entièrement électrique qui devrait voir le jour courant 2025. Et Nous avons déjà investi dans des fourgons électriques pour nos équipes. Dans les deux cas, ce sont des tests. Il faut voir comment nos équipes prennent en main ces outils et comment nous arrivons à gérer l’autonomie des batteries.
Vous allez aussi vous ouvrir sur de nouveaux horizons…
Nous gardons notre âme d’applicateur, mais nous nous ouvrons effectivement à d’autres horizons. Nous avons donc décidé de nous ouvrir à la franchise. Des entreprises auront donc accès à nos camions, à nos silos et à notre liant Knauf, tout en gardant leur autonomie. Cela leur permettra d’avoir accès à une technologie éprouvée et à des camions qui ont fait leurs preuves, tout en réduisant leur investissement. En contrepartie, leurs commandes de matériaux passeront par Technisol. Avec ces franchises, nous visons l’ensemble du spectre des entreprises, que ce soit les maçons et carreleurs qui veulent passer le pas de l’application de chapes fluides, mais aussi les chapistes déjà installés. Nous leur fournissons aussi, si besoin un soutien commercial, administratif ou marketing. Pour le moment, nous avons quatre franchisés et nous espérons ainsi densifier notre maillage du territoire, sans pour autant ouvrir de nouvelles agences.
Vous avez aussi débuté une activité de distributeur estampillée Technisol…
C’est effectivement une activité que nous avons démarrée en mai. Avec nos camions, nous avons la capacité de produire sur place notre chape pour des collègues applicateurs. Notre produit a une excellente réputation et cela va nous permettre de le diffuser à une plus grande échelle.
Est-ce que cette activité ne sera pas en concurrence avec vos agences d’application ?
Non, surtout pas, tout l’intérêt est là. Le maillage des applicateurs est plutôt bien établi sur le territoire. Il est aujourd’hui compliqué d’installer une nouvelle agence d’applicateurs sans faire face à une grosse concurrence. En revanche, il y a de la place à prendre en matière de distribution. C’est pourquoi nous avons fait ce choix de cette nouvelle activité. Qui, pour le moment, se concentre à Lyon, Montpellier, dans les Alpes, et autour de nos dépôts. Il nous faut prendre le temps de mettre en place ce réseau pour que nos équipes s’adaptent à ce nouveau débouché. Technisol a 20 ans cette année et il fallait s’ouvrir à de nouveaux horizons.
Est-ce que ce sont ces nouvelles activités qui justifient, au moins en partie, la création de votre poste ?
Oui, la création de mon poste va dans la confirmation de ces mouvements. Il y a aussi ce que l’on ne voit pas, puisque nous avons aussi renforcé nos équipes commerciales, qu’elles soient sédentaires ou sur le terrain. Et j’ai aussi piloté cette réorganisation.
L’idée est de mettre en place une organisation pour le futur de l’entreprise ?
Le but est de continuer à grandir. Des choses se mettent en place pour toujours améliorer notre service et notre fonctionnement. Aujourd’hui, nous sommes bien structurés, mais dans le futur, en fonction de notre agrandissement, il faudra continuer à évoluer.
Avec la crise actuelle que traverse le secteur de la construction, est-ce que c’est le moment de tenter de nouvelles aventures ?
Je suis de nature chalengeuse. Dans ce genre de crise, il y a deux manières d’envisager les choses. Soit laisser passer la tempête sans bouger, soit apprendre à danser sous la pluie. Moi et Vincent Quenin sommes de la deuxième école. Il faut se projeter dans l’après, pour être prêts lorsque le secteur repartira de l’avant. Et je pense qu’il faut comprendre qu’avec le Covid et l’inflation, les modes de consommation ont évolué et ne reviendront pas en arrière. Si l’on ne change pas maintenant, nous aurons plus de mal à nous inscrire dans le futur.