Quel regard Eqiom pose sur l’actualité économique de la construction ?
Le constat est que nous traversons une zone de turbulences, qui touche surtout le neuf, mais aussi la rénovation. Nous tentons de nous démarquer avec la qualité de nos produits et de nos services. Clairement, les permis de construire sont en baisse et devraient le rester jusqu’à fin 2025.
Quels sont les produits sur lesquels vous comptez vous appuyer ?
Nous touchons l’ensemble des typologies de chantiers de chapes, en allant de la C16 à la P4S. C’est la gamme Flexcimo Chape, qui compte aussi une solution à base de sulfate de calcium. Si l’on fait le détail, dans la situation actuelle, la chape C16 s’est stabilisée en termes de volume. Elle attire par son côté économique, puisque qu’elle constitue l’entrée de gamme chez nous. La C20 est un peu plus en recul, mais nous poussons cette solution qui reste un excellent produit sur le plan technique.
Pourquoi miser sur une large gamme ?
Comme je l’ai dit, nous voulons pouvoir répondre à l’ensemble des demandes de nos clients. La C16 pour la rénovation, l’individuel et le collectif. La C20 pour couvrir les planchers chauffants et la P4S pour les chantiers plus spécifiques. Nous proposons aussi l’anhydrite pour avoir une offre globale. Et c’est un produit plutôt demandé dans l’Est, un marché porteur, même si l’anhydrite est en baisse depuis quelques années.
Vous proposez aussi une solution originale avec l’exploitation du Rollmix de Mecbo…
Effectivement, nous en exploitons déjà un dans le Nord. Nous avons 115 centrales BPE, dont 40 produisent de la chape fluide. Il n’y avait donc pas de logique pour nous d’investir dans des centrales mobiles. Le Rollmix conjugue les atouts d’une toupie avec une unité de pompage par tuyau, ce qui nous permet de réaliser des prestations pour nos clients.
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Il intervient sur des chantiers avec des besoins spécifiques et a prouvé son utilité dans le Nord. D’ailleurs, nous l’avons envoyé en essai dans le Centre Est de la France. Il a été tout de suite adopté. La commande pour un second Rollmix pour cette région est déjà passée…
Et pourquoi pas de centrales mobiles et de chapes qui vont avec ?
Nous ne nous fermons pas de portes, selon les évolutions du marché, mais ce n’est pas dans la genèse de notre projet.
Sur quelle zone de chalandise travaillez-vous ?
Aujourd’hui, notre maillage nous permet de livrer partout autour de nos implantations. Nous sommes très présents dans le Nord de la France et nous travaillons sur une zone qui s’étend de Rouen au Jura. Sur toute cette zone, nous sommes capables de livrer les chapes en moins de 1 h. Ce maillage s’affinera au fil du temps.
Quelle est la place des chapes au sein de la stratégie d’Eqiom ?
C’est un marché très porteur pour nous que nous souhaitons continuer de développer. Nous comptons près de 300 applicateurs de chape fluide.
L’heure est à la décarbonation, où en êtes-vous sur ce sujet ?
Déjà, il est nécessaire de parler de chapes à empreinte carbone réduite. Et cela dépend de chaque chape produite, en fonction des matériaux utilisés localement. Nous avons déjà muté nos formulations vers un ciment CEM II/A, mais les résultats sont différents selon la centrale BPE qui réalise la chape. Dans le Nord, même si les mélanges sont variés, nous avons des solutions pour réduire l’empreinte carbone de nos chapes. Mais encore une fois, l’offre cimentière est très diversifiée et nous avons à notre disposition un grand mix de solutions.
Quels sont les objectifs d’Eqiom sur le marché de la chape ?
Nous voulons développer nos volumes, en accompagnant et en fidélisant nos applicateurs. Notre présence géographique est liée à l’implantation de nos centrales BPE. Pour cela, nous devons convaincre les applicateurs. Côté objectifs, notre ambition est de continuer à gagner des parts de marché et d’être leader sur certains secteurs.
La mécanisation de l’application reste-t-elle l’argument majeur face aux chapes traditionnelles ?
Oui, forcément… La réduction de la pénibilité devrait concerner toutes les entreprises et les chapes fluides sont les alliées idéales. Et puis, qui dit “chape traditionnelle”, dit “deux jours de travail pour 100 m2…” Alors qu’une chape fluide, c’est 45 mn de coulage. Le tout, debout avec une barre de répartition. Il y a donc confort et rapidité de pose.
Revenons aux chapes à empreinte carbone réduite. Est-ce la prochaine génération de chapes ? Vont-elles remplacer les chapes actuelles ?
La mutation des ciments s’est faite l’année dernière. Avec des solutions différentes selon l’endroit et la spécificité de chaque chape. C’est une mutation globale de notre industrie pour permettre de réduire l’empreinte carbone des matériaux. Par exemple, nous avons mis en place toute une série d’innovations dans nos cimenteries pour obtenir nos bétons à empreinte carbone réduite et, par extension, nos chapes. La conversion va se faire de manière naturelle et progressive, nous accompagnerons les professionnels dans cette transition.