Sommaire du dossier :
- TMS : Le risque multi-factoriel, l’adversaire de tous
- Des progrès, mais encore du travail sur les TMS
L’écriture au quotidien des lignes de Chapes-Info n’est pas des plus compliquées. Les chapistes comme les industriels sont toujours plus nombreux à apprécier et à vouloir participer à nos différents dossiers et reportages. Mais le métier de chapiste, notamment en ce qui concerne les chapes fluides, comme celui de projeteur de mousse polyuréthane est relativement “jeune”. De fait, certains dossiers nous poussent à nous poser des questions pour apporter des informations peu disponibles à ce jour. Et l’obtention d’informations est d’autant plus compliquée que l’activité est encore peu étudiée…
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Impossible par exemple de savoir avec précision combien la France compte de chapistes ou de projeteurs de mousse. Pas plus de données non plus sur la production mensuelle de chapes fluides sur le territoire. Ne parlons même pas de statistiques économiques ! La question de la prévention des troubles musculo-squelettiques ou TMS entre dans la même zone “grise”. Une rapide recherche sur le site PreventionBTP de l’OPPBTP permet de comprendre qu’aucune fiche ou guide n’est disponible de manière spécifique pour ces deux activités. Mais puisqu’il s’agit là de la mission d’informer que nous nous sommes donnés, nous avons contacté l’OPPBTP pour explorer ce champ d’investigation.
Des positions sollicitantes inévitables
« En introduction, je crois qu’il faut bien comprendre que nous avons dépassé la prescription gestuelle, explique Pascal Girardot, posturologue, ergonome, chargé de la prévention de l’usure professionnelle à l’OPPBTP. Nous savons qu’en réalité, la posture prise par un professionnel et les gestes qu’il réalise sont déterminés à la fois par son environnement, ses outils, ses collègues, ses vêtements ou même ses habitudes. Ce sont ces éléments qui font qu’il travaille d’une manière particulière.
Cela ne veut pas dire que, dans ces postures ou ces gestes, certains ne soient pas plus ou moins sollicitants. Prenons l’exemple des carreleurs : ce n’est pas anodin de travailler à genou, mais peuvent-ils toujours faire autrement ? Nous parlons en fait de posture contraignante ou sollicitante. » Dans ce contexte, les chapistes ont vu une réelle amélioration de leur quotidien avec l’arrivée des chapes fluides et de la mise en œuvre mécanique de celles-ci. Sans pour autant les rendre aisées et non sollicitantes.
TMS, des problèmes persistants
« En effet, la mécanisation a simplifié le processus, par rapport à la mise en œuvre de la chape traditionnelle, résume Valérie Tournier, spécialiste des métiers du second œuvre à la direction technique de l’OPPBTP. Il faut guider le tuyau de coulage à longueur de journée, débuller… Ces tâches-là aussi peuvent créer des complications physiques sur le long terme. Le cas est un peu différent pour les projeteurs de mousse d’isolation, puisque c’est une technologie encore relativement récente.
Mais là aussi, il y a des contraintes : la manipulation de produits chimiques, la combinaison, les gants, l’appareil de protection respiratoire à porter, avec la chaleur, la lance de projection à déplacer… Alors certes dans l’imaginaire, le carreleur à genou et qui porte des charges est une activité exigeante, mais les autres le sont aussi. D’autant que pour tous les métiers de traitement du sol, il y a l’obligation de se baisser ou de se courber à un moment ou à un autre, comme par exemple pour traiter certaines parties des parois. Sans compter le ponçage, le bruit ou le ramassage des différents déchets. »
Les documents utiles :
Les ressources de l’OPPBTP
Des pistes pour les carreleurs