Quelle est l’origine de Transmanut ?
Christian Savignard : Transmanut a été créé en 1983, avec deux activités distinctes. D’une part, les “camions-machines”, d’autre part, les chariots embarqués. Nous faisons désormais partie du groupe Ames, au même titre qu’Ecovrac, spécialisé dans la production des camions d’alimentation animale en Bretagne. Le groupe comprend 120 collaborateurs. Nous sommes bien implantés sur toute la France. Pour certains matériels, nous exportons en Europe et en Afrique. Pour nos solutions de camions-machines, nous nous appuyons sur les savoir-faire du groupe en matière de mécanique, d’hydraulique, d’informatique embarquée et d’automatisme.
Vous êtes connu pour vos solutions atypiques. Quelles en sont les sources ? Est-ce des demandes émanant de vos clients ?
C. S. : Quasiment dans tous les cas, nous partons de la demande d’un client. Nous lui proposons ensuite une solution. Lorsque plusieurs demandes tournent autour de la même question, nous les synthétisons pour en développer une complète. Nous la proposons alors de série. Composée de quatre dessinateurs, de trois ingénieurs et d’un informaticien, notre équipe travaille en permanence à l’amélioration des systèmes. Tout est réalisé en interne.
Concernant les chapes, votre première création est la centrale mobile de malaxage Mobil’Chape. Quelle en est la genèse ?
C. S. : Il y a une dizaine d’années, nous avons créé le Mobil’Chape à la demande d’un client. Il voulait un camion de production de chape autonome, sans solution basculante. Nous avons longuement discuté. Notre client nous a exposé les spécificités. De notre côté, nous avons étudié la question pour proposer d’autres options. Et le Mobil’ Chape était née ainsi. Nous avons un principe de base. Lorsque nous sortons une nouveauté de ce type, nous attendons 18 mois pour voir son “comportement” et relevons les besoins réels du marché. Et c’est ce que nous avons fait. Puis, nous sommes passés à la production de série. Aujourd’hui, une trentaine de véhicules sont en circulation, mais les ventes se sont vraiment accélérées depuis 3 ans. Actuellement, nous sommes sur un rythme de 6 à 7 centrales mobiles de malaxage produites à l’année.
C’est une solution qui continue d’être développée ?
C. S. : Oui. Nous allons apporter encore des modifications en 2022. Le premier objectif est de simplifier le nettoyage du Mobil’ Chape. Nous allons aussi permettre la télé-maintenance des véhicules, en revisitant pour cela nos automates. C’est une montée générale en technicité de nos centrales mobiles de malaxage. Nous allons augmenter nos capacités de production, en passant notre atelier de 6500m2 à 10 500 m2, avant la fin de l’année 2022. Ce qui devrait nous permettre d’atteindre la quinzaine de véhicules produits à l’année.
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Une quinzaine pour le marché français ?
C. S. : En France, pour l’essentiel. Mais avec cette extension, nous nous préparons aussi à vendre nos machines à l’export. Au Royaume-Uni, en premier lieu, et au Benelux, dans un second temps, où la chape traditionnelle est encore majoritaire, mais où la chape fluide est en progression. Nous allons travailler avec des agents locaux, qui devront impérativement détenir un atelier pour le suivi des machines.
Vous venez aussi de lancer la Toupie-Pompe…
C. S. : Cette toupie embarque une pompe, les deux fonctionnant en synchronisation automatique. Cette solution de « toupie-pompe » permet aux chapistes de gérer eux-mêmes leur planning. Ils peuvent fabriquer dans leur propre centrale ou s’approvisionner auprès d’un tiers et faire leur coulage en toute liberté. Cela implique aussi une économie de personnel. C’est encore une fois une demande de développement d’un client. Et nous allons désormais la proposer en série. Nous en avons déjà une seconde en commande et une troisième en projet. Je pense que nous pourrons vendre 6 à 7 unités par an.
Quelle est la clientèle visée ?
C. S. : Plutôt les chapistes avec un volume annuel ample, mais qui ne souhaitent pas passer le pas vers la centrale mobile. Nous voyons la Toupie-Pompe comme une solution intermédiaire entre les pompes à chapes classiques et les centrales mobiles. La Toupie-Pompe est peut-être un investissement un peu plus sécurisant, puisque moins important.
Le marché des chapes occupe-t-il une forte place au sein de Transmanut ?
C. S. : Cela reste un marché de niche, mais qui progresse de façon régulière et qui devrait rapidement devenir une ligne de production conséquente. Nous portons beaucoup d’attention à son évolution. Nous cherchons toujours à accompagner ses acteurs, comme les producteurs de chapes, d’adjuvants, et bien entendu, les chapistes.
D’autres nouvelles machines sont à prévoir dans un court terme ?
C.S. : Nous regardons de près les bétons allégés ou bétons mousses. Nous avons eu quelques demandes et ce sont des solutions très présentes en Italie ou aux Etats-Unis. Nous réfléchissons à une solution qui répondrait aux attentes de tous. C’est un développement futur possible.