La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a présenté les chiffres de l’activité du 1er trimestre 2022 pour les entreprises artisanales du bâtiment. Dans le prolongement de l’année 2021, ce 1er trimestre 2022 affiche une croissance dynamique de 3,5 %. Portée notamment par l’entretien-rénovation et les travaux d’amélioration en performance énergétique du logement. Malgré la conjoncture encourageante, la Capeb reste néanmoins très préoccupée pour les mois à venir en raison de la hausse continue du coût des matériaux (+ 18 % au 1er trimestre 2022) et de l’énergie. Ainsi que des tensions sur l’approvisionnement en matériaux et équipements. L’artisanat du bâtiment, qui a créé 26 000 emplois nets sur le marché du travail en 2021, pourrait en pourvoir tout autant en 2022 si l’activité demeure favorable toute l’année.
« Si les indicateurs d’activité de ce 1er trimestre sont au vert, le contexte économique et géopolitique reste une source de très grandes inquiétudes pour les entreprises artisanales du bâtiment, déclare Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Ces dernières sont impactées par les conséquences de la guerre en Ukraine, comme beaucoup, notamment en termes d’approvisionnements et de prix. Cela étant, elles sont malgré tout au rendez-vous de la croissance en ce début d’année. Notre objectif en 2022 est de maintenir leur activité et leurs emplois. »
Une hausse de +3,5% de l’activité des entreprises artisanales
Dans le détail, l’activité globale des entreprises artisanales du bâtiment enregistre une hausse de + 3,5 %, par rapport au même trimestre de l’année précédente. Avec + 3 % de croissance (comme au 1er trimestre 2021), la construction neuve progresse en maison individuelle. Une conjoncture positive portée par les mises en chantier en hausse de + 12,8 % (390 700 logements, soit 44 200 de plus qu’au 1er trimestre 2021). Autre indicateur favorable, le nombre de logements autorisés en hausse de 24 % sur l’année en février 2022. Quelque 484 000 logements ont été autorisés à la construction, soit 93 700 de plus qu’au cours des 12 mois précédents.
Néanmoins, ces chiffres positifs doivent s’apprécier en regard du niveau d’activité de la période de référence (mars 2020 à février 2021), qui était particulièrement bas en raison du premier confinement où les autorisations avaient fortement reculé et où de nombreux chantiers n’avaient pas pu démarrer. S’y ajoute l’entrée en vigueur de la Réglementation environnementale 2020 au 1er janvier 2022, qui a provoqué un nombre exceptionnel d’autorisations de logements individuels accordées en février 2022 (+ 20,5 %), suite aux permis déposés en décembre 2021.
L’entretien-rénovation en croissance de +4% selon la Capeb
Dans le même temps, l’activité en entretien-rénovation enregistre une croissance de + 4 % en comparaison avec le 1er trimestre 2021 et profite du dynamisme des travaux de performance énergétique des logements, qui progressent de + 4,5 % au 1er trimestre 2022. Travaux soutenus notamment par les aides de MaPrimeRenov’.
Au 1er trimestre, les écarts de croissance entre les régions se sont légèrement accrus et se situent entre + 2 % et + 4,5 %. La région Paca-Corse, avec une hausse de 2 %, se situe un peu en retrait de la moyenne nationale. En revanche, cinq régions affichent des hausses au-dessus de la moyenne nationale : la Bretagne et Centre – Val de Loire (+ 4,5 %), mais aussi le Grand Est, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine (+ 4 %).
La crisue Ukrainienne commence à se faire ressentir
Conséquences d’une combinaison de plusieurs facteurs (crise sanitaire, guerre en Ukraine…), la hausse des prix de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement continuent de peser sur l’activité de l’artisanat du bâtiment. Afin de mesurer concrètement leurs conséquences, la Capeb a souhaité renouveler, en avril 2022, l’étude qu’elle avait déjà menée en juillet 2021 et en janvier 2022 auprès de 1 700 entreprises artisanales du bâtiment.
Les résultats montrent une forte accélération de la hausse moyenne du prix des matériaux ces derniers mois (+ 18 % au 1er trimestre 2022). De nouveau ce trimestre, la menuiserie-serrurerie est l’activité qui connaît la plus forte hausse (de + 21,5 %), causée notamment par l’envolée du prix du bois et de l’acier. Si la hausse touche toutes les entreprises, seules 60 % d’entre elles déclarent la répercuter, au moins pour partie, auprès de leurs clients (contre 45 % en janvier 2022). En effet, en moyenne, ces entreprises ne répercutent pas la totalité des hausses, mais le font à hauteur de 43 % (contre 33 % en janvier 2022). Pour information, en moyenne, le poids des achats des matériaux et matériels représente 30 % des charges d’une entreprise dans le bâtiment.