L’année 2023 va marquer le 10eanniversaire de votre intégration au sein du groupe espagnol Minersa. Quel bilan peut-on en tirer ?
En réalité, le rachat a bien eu lieu en août 2013 pour une fusion effective au 1erjanvier 2014… Avec le recul, le bilan est tout à fait positif et s’inscrit dans les objectifs de Minersa. A savoir, opérer une intégration verticale. En quelque sorte, nous sommes devenus propriétaires de nos matières premières.
En rejoignant le groupe Minersa, nous avons pu mettre en place des interactions allant au-delà du simple achat de matières premières. En effet, la qualité de la chape fluide finale dépend aussi du process de production de l’anhydrite que nous utilisons. Nous avons ainsi demandé des ajustements pour en améliorer encore les caractéristiques intrinsèques. Cela a nécessité quelques adaptations, tant techniques que culturelles…
Pour mémoire, il existe trois variétés d’anhydrite : naturelle, thermique et synthétique. La première est peu adaptée à la fabrication de chapes fluides et la seconde, vouée à baisser en volumes, car provenant des centrales à charbon. La dernière, l’anhydrite de synthèse, est un co-produit de l’industrie du fluor, qui est aussi le métier de Minersa.
Racheter La Chape Liquide était donc aussi logique que stratégique. Cela a permis au groupe espagnol de s’allier à une marque forte pour valoriser son anhydrite. Cette intégration verticale a aussi permis d’accélérer l’innovation, nous permettant de mettre sur le marché une nouveauté ou une évolution majeure en suivant un rythme annuel. Une autre conséquence est la création de la marque européenne Anhydritec, dès 2015.
Pouvez-vous nous faire un rappel de la position d’Anhydritec sur le marché français ?
Aujourd’hui, en France, Anhydritec, ce sont 250 centrales à béton clientes, dont 10 % de centrales mobiles et quelque 600 entreprises applicatrices. A ce propos, nous avons de plus en plus de demandes d’adhésion…
Par ailleurs, Anhydritec, c’est une offre de 6 chapes fluides différentes, qui s’appellent Initio, Classic, Classic SA R+R, Classic PRE, Thermio Max et Excelio R+R. Ce sont aussi des technologies additionnelles, telles que l’historique “Sans pellicule SP”, ou d’autres plus récentes, mais déjà éprouvées, comme “à Séchage accéléré SA” ou “à Recouvrement plus rapide R+R”. Ainsi, Anhydritec reste plus que jamais un industriel à forte capacité d’innovation.
Justement, à propos de ces technologies additionnelles, comment sont-elles accueillies par les utilisateurs ?
La Classic a été la première à en bénéficier, avec le SP. Depuis trois ans, elle se décline aussi en Classic SA R+R. Cette variante représente 30 % de la demande. La Thermio+ avait suivi le même cheminement, donnant naissance à la Thermio+ SA R+R. Début 2022, avec l’entrée en application de la RE 2020, elle a cédé le pas à la Thermio Max, qui intègre de série les technologies SA et R+R. Mais pas seulement. Cette nouvelle chape fluide offre une encore meilleure conductivité thermique, tout à fait en phase avec le principe du chauffage par le sol. Elle peut s’appliquer en bien moindre épaisseur, à présent abaissée à un minimum de 15 mm au-dessus des tubes. Et, pour une utilisation en rafraîchissement, elle présente une capacité d’absorption des calories 40 % supérieure à une chape fluide ciment,grâce à son effusivité optimisée.
Au-delà des produits, nous proposons des systèmes constructifs plus complets, en association avec d’autres industriels. C’est, entre autre, le cas de l’offre Thermactif, dont la seconde génération arrive sur le marché. Il s’agit d’un sol chauffant-rafraîchissant intégrant la chape fluide, proposé en partenariat avec Thermacome.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Thermactif 2deGénération est une mise à jour importante de la version lancée en 2014. Cette évolution se veut en phase avec les exigences de la RE 2020. Côté Anhydritec, elle voit l’adoption de la chape Thermio Max en lieu et place de la Thermio+. L’évolution est aussi l’occasion de revoir et de mieux cibler les différents marchés sur lesquels nous souhaitons nous développer. Ceci, en enrichissant l’offre avec différentes variantes. Ainsi, on joue sur la nature et les caractéristiques de l’isolant support du système de chauffage et/ou sur l’épaisseur de la chape fluide.
Et côté innovations produits, que propose Anhydritec ?
Tout d’abord, nous avons mis en place le principe d’une nouveauté ou évolution majeure par an, ce qui est plutôt un bon rythme ! Ainsi, la fin de l’année 2021 et le début de l’année 2022 ont vu l’arrivée de la Thermio Max. La seconde innovation est le lancement de l’Excelio R+R, qui va nous permettre de pénétrer le marché du ragréage avec une solution livrée en toupie. Ceci, sur un marché dominé par les solutions proposées en sacs…
L’Excelio R+R permet de descendre jusqu’à une épaisseur minimale de 8 mm en pose adhérente, de 15 mm polyane ou sur polyuréthane projeté ou de 20 mm sur les autres isolants. Par ailleurs, cette chape fluide est compatible avec une application sur couche acoustique mince.
L’année 2022 sera aussi celle du “bas carbone”. Concernant les chapes fluides anhydrite, ce n’est pas nouveau puisque notre matière première de base est par nature bas carbone. Mais il peut être bon de le rappeler pour tordre le cou aux éventuelles idées reçues…
Où en est le principe d’intégration de puces RFID dans les chapes ? Les choses avancent-elles ?
Même si le sujet nous intéresse beaucoup, nous ne sommes pas le bon interlocuteur pour en parler. En effet, Anhydritec assure la fabrication des produits de base nécessaires à la confection de chapes anhydrite. En aucun cas, elle assure leur mélange, réalisé en centrale à béton, ou leur pose sur chantier. La question de l’intégration de puces RFID est donc du ressort des acteurs aval, producteurs de BPE en tête, qui peuvent ainsi proposer des offres différenciantes…
Anhydritec, c’est La Chape Liquide, d’un côté, et Tecdrit, de l’autre. Mais qu’est-ce qu’est Tecdrit exactement ?
L’utilisation de l’anhydrite ne se limite pas aux seules chapes fluides. Certains industriels ont besoin de cette matière première pour leurs process de production. On pense aux cimentiers, aux producteurs d’engrais et autres fabricants de mortiers. Le rôle de Tecdrit est de leur proposer les produits dont ils peuvent avoir besoin.
Propos recueillis par Frédéric Gluzicki