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C’était le 12 décembre 2015. Laurent Fabius, les yeux embués de larmes concluait la Cop 21, organisée à Paris, sur un accord historique. Celui de fixer une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C, d’ici 2100. Chaque pays devait alors prendre des engagements locaux, qui ont été plus ou moins respectés depuis.
La France s’est engagée, elle, sur le chemin de la neutralité carbone, dont le cap a été fixé à 2050. Pour cela, un changement dans tous les secteurs est nécessaire. Notamment dans le bâtiment qui, à lui seul, consomme 44 % de l’énergie en France et produit 25 % des émissions de CO2. Pour cela, le gouvernement a mis en place une nouvelle réglementation pour les constructions neuves, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Pour la première fois, on ne parle plus de réglementation thermique, mais de réglementation environnementale. Avec l’aide des acteurs du secteur, l’Etat a lancé un projet inédit pour prendre en compte dans cette réglementation, non seulement les consommations d’énergie, mais aussi les émissions de carbone, y compris celles liées à la phase de construction du bâtiment.
La RE 2020 en plusieurs étapes
La RE 2020 poursuit trois objectifs majeurs portés par le gouvernement. Un objectif de sobriété énergétique avec une décarbonation de l’énergie.Une diminution de l’impact carbone et enfin, une garantie de confort en cas de fortes chaleurs. Pour préparer cette nouvelle réglementation, l’Etat avait commencé par mettre en place le label E+/C–, afin de tester les différentes hypothèses de données.
Dans un premier temps, la RE 2020 s’appliquera à la construction de bâtiments ou parties de bâtiment à usage d’habitation. Dans un second temps, quelques mois plus tard, elle sera étendue aux bâtiments ou parties de bâtiment à usage de bureaux ou d’enseignement primaire ou secondaire. Comme pour la RT 2012, ces usages seront complétés par d’autres activités tertiaires plus spécifiques dans des textes réglementaires complémentaires, avec un an de décalage environ. La RE 2020 ne s’applique en revanche pas aux territoires d’Outre-mer.
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Le périmètre retenu par le calcul est défini par le permis de construire, divisé en deux parties : temporel et physique. Dans la partie temporelle, sont inclus la fabrication des composants du bâtiment, le chantier de construction et le terrassement, l’utilisation du bâtiment et sa maintenance, et enfin, la déconstruction ou la démolition du bâtiment. Sont exclus en revanche, la démolition préalable à la construction, et la dépollution et remise en état de la parcelle.
Du côté des données physiques, sont repris tous les éléments du permis de construire, fondations comprises. Mais aussi les usages de l’énergie selon la méthode de calcul énergétique et les usages de l’eau prévus par le permis de construire. Sont exemptés les déplacements des acteurs du chantier, ceux des usagers, les déchets d’activité et les équipements mobiliers. La période d’étude de référence retenue est de 50 ans pour tous les bâtiments.