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Quel est l’impact de la RE 2020 sur les chapes ? Telle est la question qui agite le marché dès ce premier trimestre. Comme pour tous les composants du bâtiment, l’heure est à la chasse aux émissions de carbone. Reste que pour le moment, le marché ne devrait pas subir une révolution absolue. La faute à la place du segment des sols dans la quantité totale des émissions des matériaux de construction. A peine 10 % du total. Ainsi, pour le moment, les chapes ne sont qu’un faible levier pour les concepteurs de bâtiment. Pour le moment seulement, car la RE 2020 adaptera les valeurs demandées de manière régulière.
Une idée déjà incluse dans la RT 2012, mais qui avait été rendue inefficace par une multitude de reports. Pour cette fois, les valeurs et les temporalités sont déjà connues. Pour être réglementaire, la valeur lc Construction, addition de lc Composants + lc Chantier, ne doit pas dépasser le lc Construction_max. Ainsi, pour une maison individuelle ou accolée, le lcConstruction_max est de 640 kgéqCO2/m² pour la période de 2022 à 2024.
La valeur passe ensuite à 530 kgéqCO2/m² (2024 à 2027), à 475 kgéqCO2/m² (2028 à 2030) et à 415 kgéqCO2/m² à partir de 2031. Pour les logements collectifs, les valeurs sont de 740 kgéqCO2/m² (2022 à 2024), 650 kgéqCO2/m² (2024 à 2027), 580 kgéqCO2/m² (2028 à 2030) et 490 kgéqCO2/m² à partir de 2031. Plus l’étau va se resserrer, plus chaque élément devra être scruté.
Des nouveautés, toujours des nouveautés…
Les industriels n’ont bien sûr pas attendu le début d’année pour lancer les grandes manœuvres. Ainsi, tous les cimentiers travaillent sur des versions bas carbone de leurs solutions. Des ciments qui entreront par la suite dans la formulation des chapes. A l’image de Vicat, qui a déjà réalisé un chantier avec une chape bas carbone, à Bourg-lès-Valence (26). « Notre gamme Deca est pour le moment utilisée dans la construction de bâtiments et d’aménagements extérieurs en béton, indique Estelle Rodot-Chazal, cheffe de marché sols chez Vicat. En amont de ce chantier test, des essais ont été réalisés en laboratoire avec nos chapes fluides en solution bas carbone permettant de proposer cette formulation sur chantier. »
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De leur côté, les chapes anhydrite y trouvent naturellement plus leur compte. « Avec cette nouvelle réglementation, quelques cartes pourraient être rebattues, précise Benjamin Dullin responsable de marchés sols et préfabrication de Sika. Nous n’avons pas encore toutes les données d’analyse du cycle de vie, mais l’anhydrite est très intéressante dans cette perspective. » Ce que l’on confirme du côté d’Anhydritec.
« La chape Thermio+ SA R+R va évoluer et être remplacée, début 2022, par la Thermio Max, dévoile Francis Augustin, directeur commercial de la marque. Nous avons travaillé à améliorer sa réactivité et ses performances énergétiques. Nous avons aussi étudié le fonctionnement du rafraîchissement. La Thermio Max aura une capacité d’absorption des calories augmentée de 40 %. De plus, elle permettra l’enrobage des planchers rayonnants électriques. L’empreinte carbone tout au long de son cycle de vie sera aussi améliorée. Le but est bien sûr de proposer une solution adaptée à la RE 2020, à la fois en empreinte carbone et en confort d’été. »
Ce qui est certain, c’est que la construction française vient de faire son entrée dans une nouvelle ère.