La plaque Fermacell a vu le jour au tout début des années 1970 en Allemagne, puis s’est développée dans les pays limitrophes pour venir à la conquête du marché français à partir de 1993. A l’origine de ce succès, un mélange de gypse et de fibres de cellulose. Ce dernier permet de créer des plaques techniques, dont la fabrication n’a jamais changé depuis les origines. Doublage, cloisons, plafonds, panneaux de contreventement en construction bois et, plus récemment, façades ventilées, l’ensemble des produits proposés tend à répondre aux multiples contraintes de l’habitat. « Nos plaques sont avant tout techniques et choisies en raison de leurs performances : mécaniques, acoustiques, résistance au feu, applications en locaux humides… », explique Philippe Rémy, directeur général de Fermacell France.
Cap sur la rénovation
C’est en 1996 que Fermacell se lance sur le marché de la chape sèche et obtient un Avis technique pour ce procédé. Un développement simple pour l’entreprise, puisqu’il s’agit de découper deux plaques Fermacell en usine et de les assembler l’une sur l’autre, en ménageant un débord de 5 cm pour permettre le recouvrement. « Nous avons participé à la création de ce marché, qui n’existait pas auparavant », se souvient Philippe Rémy.
La chape sèche a des atouts, notamment en rénovation où ces plaques légères et simples à manipuler répondent aux multiples difficultés rencontrées sur les chantiers : l’approvisionnement en centre-ville, les faibles épaisseurs (moins de 5 cm avec un plancher chauffant), performances acoustiques, la résistance à la compression… « Nous avons cherché à répondre aux différentes problématiques rencontrées sur un chantier, tout en l’inscrivant dans une faible épaisseur. » Ensuite, les utilisateurs sont souvent séduits par le temps de mise en œuvre raccourci et le fait de pouvoir utiliser les locaux, dès que la chape est posée.
Une progression à deux chiffres
« Aujourd’hui, le marché de la rénovation représente entre 60 et 70 % de nosventes, reprend Philippe Rémy. Mais le delta avec le neuf s’atténue peu à peu en raison des partenariats que nous avons avec des constructeurs de maisons individuelles. » En premier lieu, la simplicité de mise en œuvre oriente la chape sèche vers le marché de l’habitat individuel. Mais aujourd’hui, elle connaît un très fort développement dans le collectif, les ERP ou l’hôtellerie, où elle répond aux attentes, en termes notamment d’acoustique. « Le marché progresse sans cesse, avec, parfois, une croissance à 2 chiffres. En 15 ans, les ordres de grandeur ont bien changé. Au départ, nous nous satisfaisions de chantiers de 500 m2. Désormais, les opérations de 5 000 m2 ne sont pas rares. » Cette progression est le fruit d’un long travail de prescription. La promotion s’est faite du côté des négoces, par l’organisation de démonstrations vers un public ciblé. « Nous n’avons pas de poseurs agréés, car la mise en œuvre est simple et permet d’ouvrir ce marché à des publics variés comme les particuliers, les plaquistes, les carreleurs, voire les chapistes. Même si le sol n’est pas son domaine d’intervention initial, il est naturel pour un plaquiste de s’intéresser à ce procédé, car il possède déjà l’outillage adéquat », justifie Philippe Rémy. Il s’agit ensuite de convaincre les bureaux d’études techniques et acoustiques des caractéristiques et avantages du produit sur certains chantiers.
Développement vers les locaux humides
Dernière innovation en date, la Fermacell H2O, une chape sèche à base de ciment, qui ouvre le domaine d’emploi aux locaux très humides. Grâce à des éléments d’évacuation à 4 pentes, le produit connaît déjà un fort développement pour la création de douches à l’italienne ou de cuisines collectives. Un succès, qui devrait s’accroître encore avec un Avis technique attendu pour la fin d’année 2017. « La chape sèche commence à être connue dans le milieu professionnel, mais nous savons qu’il faut continuer notre travail de communication et d’information », conclut Philippe Rémy.
Aurélie Cheyssial