Quelles sont les autres missions du CSTB ?
C. G. : D’une manière générale, il s’agit d’accompagner le développement de l’innovation, du lancement d’un produit jusqu’au moment où il entre dans le domaine traditionnel.
En effet, des produits similaires développés par les industriels vont petit à petit créer une famille. Pour accompagner cette dernière le CSTB va rédiger les fameux CPT (Cahiers des prescriptions techniques de mise en œuvre), qui regroupent les points communs de mise en œuvre des produits. Ces CPT pourront ensuite devenir l’ébauche du futur DTU quand la famille basculera dans le domaine traditionnel.
Les chapes fluides vont-elles basculer vers le domaine traditionnel ?
C. G. : Le sujet a progressé. Les premières chapes mises sur le marché (C20 F4) ont déjà leur CPT : chapes fluides à base de ciment (e-cahier du CSTB CPT 3774_V2 – Novembre 2016) et chapes fluides à base de sulfate de calcium (e-cahier du CSTB CPT 3578_V3 – Janvier 2015).
Il faut savoir que la notion de “traditionnalité” se traduit à différents niveaux. Tout d’abord, par une large diffusion de la technique. Puis, par le constat d’une utilisation, ne provoquant pas de désordre. Et enfin, par la connaissance et la maîtrise des règles de mise en œuvre par les différents acteurs du marché.
Au final, c’est la CCFAT, qui décide de passer, tout ou partiellement, une famille dans le domaine traditionnel.
V. C. : Il faut aussi comprendre que les gammes de chapes fluides s’élargissent. De plus en plus spécifiques, les produits nécessitent aujourd’hui une réelle connaissance de la part des applicateurs.
Vous n’avez pas un rôle de prescription, voire de garde-fou?
C. G. : Nous regardons chaque procédé, en évaluant les preuves apportées par le demandeur sous l’angle scientifique et technique. Nous pouvons expliquer les particularités de chacun des procédés mais en aucun cas on ne valorise telle ou telle famille et encore moins tel ou tel procédé.
V. C. : L’évaluation de la sécurité et de la durabilité, dans le temps du procédé mis en œuvre, se fait au moment de l’instruction de l’Avis technique où l’on vérifie qu’il est en adéquation avec le domaine d’emploi visé. On s’assure aussi que le titulaire apporte bien la preuve de l’efficacité de l’auto-contrôle qu’il pratique sur les centrales et que la formation des applicateurs est bien assurée.
Quels sont les grands dossiers en ce moment dans la chape ?
V. C. : Pour les chapes fluides ciment, la tendance est d’aller vers des fractionnements plus importants. Nous observons également une volonté d’augmenter les performances mécaniques des chapes.
Propos recueillis par Aurélie Cheyssial