Sommaire du dossier :
- CQP “Chef d’équipe chapiste” : La formation, c’est parti
- La voie de la formation
- Quatorze centres de formation
L’autre voie est celle de la formation. « Pour rappel, pour être candidat à ce CQP dans le cadre d’une formation, il faut avoir soit une expérience d’au moins cinq ans sur des chantiers de BTP, soit de trois ans et être titulaire d’un CAP du bâtiment », explique Nadège Ombé Njiamo. Cette formation découle du référentiel déposé auprès de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle. Ainsi, chaque centre de formation s’appuie sur un référentiel commun pour que toutes les formations aient le même niveau, quel que soit le centre de formation qui la délivre. « D’ailleurs, un candidat peut faire sa formation dans le centre de son choix, pas forcément dans son centre régional », précise Nadège Ombé Njiamo. Une formation qui s’organise autour de modules théoriques et d’une partie pratique.
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« Il y a deux jours de formation en présentiel, pour la partie théorique, explique Philippe Roy. Ces deux jours sont organisés autour de la préparation du chantier en amont, puis de la coordination d’un chantier. Au passage, il y a des rappels réglementaires et nous aidons les candidats à préparer leur passage devant le jury. Bien évidemment, il y aussi un partage d’expériences entre les différents candidats et le formateur s’appuie sur leurs expériences pour illustrer des cas concrets. » Ensuite, les candidats passent à une partie pratique de cinq jours en entreprise, afin d’acquérir les compétences qui ne peuvent être assimilées via la théorie. « Les tuteurs sont en général des chapistes au sein de l’entreprise dans laquelle le candidat est déjà salarié. » Pour terminer, le candidat remplit son livret de compétences, répond à un QCM et passe, lui aussi, devant le jury paritaire qui validera ou non l’obtention du CQP.
Des inquiétudes compréhensibles
« Bien entendu, c’est un changement important pour la profession et cela peut faire beaucoup pour certains entrepreneurs, constate Christophe Gonnard, responsables chape à la Capeb. Parfois, en discutant avec les chapistes, on comprend aussi que c’est un peu flou pour eux. Cela paraissait lointain, mais aujourd’hui c’est une réalité. »
Des inquiétudes des chapistes sur la mise en œuvre de la formation qui s’accompagnent aussi d’une vraie approbation de la nouvelle organisation. « Chez les chapistes avec lesquels nous sommes en relation, il y a aussi une vraie envie de voir leur métier reconnu, souligne Vincent Quenin. Une reconnaissance du savoir-faire et de la qualité technique de la mise en œuvre des chapes fluides. Cela rassure aussi nos clients. Nous commençons à voir des demandes des donneurs d’ordres et des majors de la construction en ce sens. » Et Christophe Gonnard, d’ajouter : « Il faut aussi dire que la formation peut être prise en charge par des organismes. Ce n’est pas une punition. C’est un apport qui valorise notre métier, en donnant des arguments sur le marché aux chapistes compétents. Et puis, cette démarche va aussi épurer le marché d’entreprises moins sérieuses. »
La formation est aussi pour tous une montée en compétences. « L’analogie avec le permis de conduire me paraît tout à fait adaptée, annonce Philippe Roy. Le titulaire du permis sait conduire, mais au fil des années, il peut prendre de mauvaises habitudes. Je ne suis pas sûr qu’après vingt ans de conduite, on obtiendrait facilement le permis de conduire. Il faudrait sans doute quelques heures en auto-école. La nouvelle formation permet aux chapistes confirmés de faire un bilan de compétences et de combler d’éventuelles lacunes ou corriger de mauvaises habitudes. »