Sommaire du dossier :
- Bas carbone, la course à l’armement
- Les chapes anhydrites naturellement bas carbone
- Les chapes ciments évoluent vers le moins carbone
- Bas carbone, encore du travail
« Pour rappel, notre chape est à base de sulfate calcium hémihydrate alpha, un co-produit que nous récupérons des centrales électriques au charbon, explique Elisabelle Clot, directrice du développement commercial de Technisol, producteur de la chape fluide Texol-Knauf. Nous réutilisons de la matière, donc nous sommes déjà gagnants au départ. »
Même base et même vision pour Francis Augustin (Anhydritec) : « Toutes les chapes de notre gamme ont des fiches Fdes qui montrent que notre empreinte est trois à quatre fois moins importante que celle des chapes fluides ciment. Grâce à la nature de co-produits de l’industrie du fluor de nos sulfates de calcium. » Si la production de leur chape avec un co-produit d’une autre industrie permet aux chapes anhydrite d’afficher des empreintes carbone incomparables, le problème se déplace quelque peu à la déconstruction.
Des solutions de valorisation à trouver
En effet, la valorisation des chapes déconstruites pose, pour le moment, un problème aux éco-organismes. Comme l’explique Thibault Lerouge, chef de projet Innovation et expert matériaux chez Valobat : « A l’heure actuelle, ce qui n’est pas inerte, à l’instar des chapes fluides anhydrite, n’est pas géré par les éco-organismes. Mais ceci est en train de changer. Nous développons de nouvelles voies de valorisation. Nous travaillons sur d’autres matériaux, comme le béton cellulaire, par exemple. L’idée est de mettre en place des collectes spécifiques. Pour cela, il faut pouvoir dissocier et massifier les collectes de ces matériaux. Ensuite, il faut trouver un exutoire pour cette voie de valorisation. Nous travaillons à trouver une revalorisation pour les chapes anhydrite sèches. »
Les producteurs cherchent aussi à optimiser leurs chapes, en particulier en travaillant à booster les performances de leurs produits, afin d’en réduire l’épaisseur. Et qui dit “épaisseur moindre”, dit “moins de matière” et “donc moins de carbone émis”. Technisol devrait ainsi lancer sous peu une nouvelle génération de chapes. « Pour être plus performants, nous allons devoir revoir l’ensemble de nos process. Et, au passage, nous allons gagner un peu de temps de séchage, tout en gardant notre savoir-faire de mise en œuvre. Nous sommes en phase de tests, mais nous avons déjà validé les grandes lignes. Notre nouvelle chape devrait sortir durant le premier trimestre 2025 », explique Elisabelle Clot.