Sommaire du dossier :
- Bas carbone, la course à l’armement
- Les chapes anhydrites naturellement bas carbone
- Les chapes ciments évoluent vers le moins carbone
- Bas carbone, encore du travail
Du côté des chapes fluides ciment, l’heure est aussi au changement de génération de chapes. Ou d’élargissement de gammes, en intégrant des chapes à l’impact carbone moindre. Pour cela, les producteurs introduisent des évolutions venues du béton prêt à l’emploi, telles les nouvelles générations de ciments, eux-mêmes à impact carbone réduit.
A l’image d’Eqiom, comme le détaille Sébastion Caron, responsable produits spéciaux Eqiom NPDC : « Nous avons déjà muté nos formulations vers un ciment CEM II/A, mais les résultats sont différents selon la centrale BPE qui réalise la chape. Dans le Nord, même si les mélanges sont variés, nous avons des solutions pour réduire l’empreinte carbone de nos chapes. »
Master Builders Solutions : « Nous lançons des chapes fluides »
Tous les producteurs de ciments travaillent à améliorer l’empreinte de leur produit, en remplaçant peu à peu des ciments d’ancienne génération, par de nouveaux ciments. Des transformations qu’appliquent Lafarge et Vicat. Des solutions qui vont être déployées à leur rythme dans les gammes de chapes fluides des industriels.
Du travail de R&D
En parallèle, les autres industriels travaillent à ajouter une solution bas carbone à leurs gammes. Avec des horizons plus ou moins définis. « Bien entendu, nous travaillons à mettre en place notre propre solution de chapes fluides bas carbone, explique Vincent Jaume, directeur général de Cemfluid. Notre objectif est de la commercialiser en 2025. Nous avons déjà réalisé nos premiers tests sur chantiers. Nous sommes sur une phase d’amélioration et de confirmation des données. »
Même ambition chez Cemexa. « L’apport de nouvelles technologies permet de faire évoluer les volumes, indique Alexandre Manent, directeur des ventes de Cemexa. Et il y a encore de nombreux développements à poursuivre, à conclure ou à imaginer. Le bas carbone est bien entendu en tête de liste. »
Des adjuvantiers qui maîtrisent la transition vers le moins carbone
Dans le domaine des chapes fluides ciment, les industriels qui produisent par ailleurs des adjuvants s’appuient, eux, sur leur savoir-faire développé pour le BPE. « Sur le volet environnemental, nous n’avons pas de projet de rupture à court terme, car l’enjeu actuel est d’accompagner nos clients dans l’utilisation des nouveaux ciments bas carbone, souligne Benjamin Dullin, chef de marché chez Sika. Avec notre savoir-faire en matière de BPE, nous disposons de notre solution d’adjuvantation sur mesure Mix&Flow, qui permet d’adapter les formulations en fonction des nouveaux ciments utilisés à taux de clinker réduit. Ces ciments peuvent être utilisés dans les chapes fluides. Ce qui nous permet de réduire l’empreinte carbone des chapes de 10 à 30 %. Ce qui devrait être suffisant pour le palier 2025 ou 2028 de la RE 2020. C’est un concept qui a un franc succès dans le BPE. Nous invitons nos clients distributeurs BPE à combiner cette offre avec les additifs de la gamme “chape fluide”. »
Moins d’épaisseur, moins de matière, moins de carbone
Même idée pour Patrick Montagné, directeur activité béton, ciment et export chez Mapei : « C’est l’intérêt de notre chape adjuvantée. Elle s’adapte déjà à l’utilisation de ciments à empreinte carbone réduite. Nous l’utilisons donc en fonction des demandes de nos clients. Actuellement, selon la nature des additions et de l’épaisseur, on peut estimer que nous abaissons l’empreinte de notre chape de 30 %. Mais notre ambition est d’aller encore plus loin ». Ce que confirme Christophe Landry, directeur technique de Master Builders Solutions, dernier arrivé sur le marché des chapes fluides : « Bien entendu, nous accompagnerons les chapes fluides bas carbone, comme nous le faisons pour le BPE. Cela dépendra de l’adoption des CEM II/ B ou d’autres ciments à faible taux de clinker, par les producteurs. Nous sommes en capacité de les soutenir dans cette transition ». En complément, les producteurs de chapes fluides ciment travaillent à renforcer les performances de leurs chapes. Là encore, afin d’en réduire l’épaisseur pour économiser, du même coup, matière et carbone.