Sommaire du dossier :
- Bas carbone, la course à l’armement
- Les chapes anhydrites naturellement bas carbone
- Les chapes ciments évoluent vers le moins carbone
- Bas carbone, encore du travail
Autre secteur très émetteur de carbone : le transport. A ce niveau, les industriels tentent d’améliorer leur bilan. « Nous avons démarré la fabrication d’une centrale mobile entièrement électrique, qui devrait voir le jour courant 2025, explique Elisabelle Clot (Technisol). Et nous avons déjà investi dans des fourgons électriques pour nos équipes. Dans les deux cas, ce sont des tests. Il faut voir comment nos équipes prennent en main ces outils et comment nous arrivons à gérer l’autonomie des batteries. »
Eqiom : « Notre offre intègre toutes les typologies de chapes »
De son côté, Mapei s’est engagé dans l’initiative Fret 21, « qui vise à avoir l’engagement des chargeurs sur la baisse de l’empreinte carbone de leur transport. Avec plusieurs axes pour Mapei, explique Patrick Montagné. D’abord, utiliser des moyens de transport émettant le moins possible de carbone. Cela passe par le ferroutage ou les propulsions à énergie peu émissive. D’autre part, la réduction des distances parcourues et l’amélioration du taux de remplissage des véhicules. Nous travaillons à la bonne organisation des transports. Nous avons six sites de production en France, ce qui nous permet d’optimiser au maximum la charge de nos camions. Le tout, sans perdre en réactivité. Avec plus de 1 000 t de CO2 économisées grâce aux différentes actions mises en place, notre objectif a été largement dépassé. » Des initiatives qui permettent d’améliorer le bilan carbone des chapes fluides.
Des débouchés à trouver pour les chapes bas carbone
Toutefois, il reste un problème à résoudre : celui de la demande. « La RE 2020 n’a pas boosté autant qu’on l’attendait la demande dans le neuf et le collectif, où le marché est tendu, constate Francis Augustin (Anhydritec). Mais pour les avant-gardistes, les leaders d’opinion, les demandes sont constantes. J’entends par là des promoteurs et de grandes entreprises de construction qui sont bien conscients des enjeux futurs. Et de manière plus prosaïque de la valeur des biens décarbonés sur le long terme. Et j’ajouterai que bien souvent, une mixité bois/béton est promue dans ce type de bâtiments, où nos qualités de chapes avec un poids ajouté réduit sont adéquates. »
Une impression que confirme en conclusion Benjamin Dullin (Sika) : « Honnêtement, la demande est encore faible, sachant que les chapes fluides profitent déjà d’une avance sur les solutions traditionnelles. Nous avons des demandes pour certains chantiers vitrines ou lorsqu’un BPE rentre un nouveau ciment à empreinte carbone réduite. Le bétonnier, producteur de chapes, nous consulte alors pour adapter la formulation des chapes fluides. Il n’y a pas encore un volume important sur ce créneau, mais l’intérêt est présent. » Petit à petit, les chapes fluides se préparent donc à basculer dans une nouvelle ère moins carbonée. Même s’il reste du travail.