A – Y a-t-il un Document technique unifié (DTU), traitant de la mise en œuvre des chapes fluides ?
Non, il n’y a pas de DTU. Par contre, selon la nature de la chape fluide, certains documents précisent les procédures de mise en œuvre.
Pour les chapes fluides à base de sulfate de calcium, le e-cahier du CSTB 3578_V3 de janvier 2015 (CPT “Chapes fluides à base de sulfate de calcium”) précise les conditions générales d’emploi et de mise en œuvre des chapes fluides à base de sulfate de calcium, faisant l’objet d’un Document technique d’application (DTA). Toutefois, des dispositions particulières différentes de celles énoncées dans le CPT peuvent être prévues dans les DTA. Dans ce cas, ces dispositions sont clairement énoncées dans le dossier technique du DTA et visées par le DTA.
Il en est de même pour les chapes fluides à base de ciment, avec le e-cahier 3774 de juillet 2016 (CPT “Chapes fluides à base de ciment”).
Pour information, ces deux CPT sont actuellement en révision pour une parution au premier trimestre 2019.
B – Où peut-on se procurer ces documents ?
Vous pouvez retrouver l’ensemble des CPT et DTA sur notre site, à la rubrique Normes et règles. Ils sont aussi consultables sur le site du CSTB.
C – Que permet de mesurer le test de la bombe à carbure avant la pose d’un carrelage collé sur une chape fluide à base de sulfate de calcium ?
Le taux d’humidité résiduelle (THR) est mesuré par la méthode de la bombe à carbure. Cette vérification se fait dans le cadre de la reconnaissance de la chape : elle s’effectue sous la responsabilité de l’entreprise de pose du revêtement de sol. Si l’entreprise de pose du revêtement de sol lui en fait la demande, l’applicateur de la chape doit réaliser l’essai. Il intervient alors au titre de prestataire de service pour le compte du poseur de revêtement de sol, qui doit être présent lors de l’essai et conserve la responsabilité de lareconnaissance du support.
D – Peut-on utiliser une chape fluide comme couche d’enrobage pour tous les planchers chauffants ?
C’est là qu’intervient la complexité des familles de chapes fluides. Dans tous les cas, il convient de se procurer et de lire l’Avis technique (ATec) ou le Document technique d’application (DTA).
Pour une chape fluide à base de sulfate de calcium, cela est visé dans la majorité des cas pour les planchers chauffants à eau chaude et pour les planchers réversibles. Dans ce dernier cas, il convient de vérifier que l’Avis technique de la chape vise l’enrobage de planchers réversibles. Si tel est le cas, une sécurité à 16° C doit être mise en place au niveau du départ d’eau d’installation.
Certains ATec ou DTA visent le Plancher rayonnant électrique (PRE).
Certains ATec ou DTA excluent le plancher chauffant.
Dans le cas d’une chape fluide à base de ciment, là encore la lecture de l’ATec ou du DTA est indispensable, car certains procédés excluent les planchers chauffants.
La liste des ATec ou DTA en vigueur est disponible sur le site du CSTB, mais aussi au sein de la rubrique Normes et règles sur présent site d’informations.
E – Faut-il fractionner les chapes fluides à base de sulfate de calcium tous les 40 m2 ?
Non. Les joints sont à mettre en place indépendamment de la surface au passage de porte (certains procédés s’en exonèrent par la mise en place de non-tissé au pied des bâtis). Pour une surface homogène inférieure à 1 000 m2, la réalisation de joints de fractionnement ne se justifie pas, la plus grande longueur étant toutefois inférieure à 45 m.
Toute surface de plus de 500 m2 est fractionnée lorsqu’elle comporte des angles saillants ne pointant pas vers le centre de la chape.
Les joints sont réalisés :
• Soit sur la chape durcie, par sciage de la chape jusqu’au 2/3 de son épaisseur (2/3 de l’épaisseur de chape au-dessus des canalisations de plancher chauffant éventuellement enrobées. Ils sont ensuite nettoyés et remplis d’un produit adapté de type “époxy rigide ou équivalent” (dureté shore D = 60 à 24 h), suivis immédiatement après d’un sablage à refus avec du sable de quartz fin, avant polymérisation du produit de garnissage ;
• Soit par la mise en place avant le coulage de joints manufacturés fixés sur le support, sauf dispositions contraires inscrites dans les DPM.
Dans le cas d’un plancher chauffant, la surface de fractionnement est limitée à 300 m2 au plus, la plus grande longueur étant toutefois inférieure à 25 m.
De plus, un joint de fractionnement est nécessaire pour séparer les zones froides des zones chaudes (par exemple : entre une pièce d’habitation privée et les parties communes).