Sommaire du dossier :
- EPF 2023 : Un salon de rattrapage
- Le chapiste, une relève incertaine
- Les hésitations sur l’écologie
- Le carbone arrive
- La recherche de solutions résilientes
Comme l’explique un spécialiste du marché français chez Lanxess, sur la base de discussion à Feuchtwangen avec des chapistes français qui ont fait le déplacement, le marché français a été perturbé par le Covid au point qu’il s’est rabattu fortement sur les solutions de chapes fluides à base de ciment. Cependant, la RE 2020 incite à trouver des alternatives bas carbone. Donc de revenir vers l’anhydrite.
Mais les centrales thermiques à base de lignite doivent fermer dans quelques années et il manquera environ 7 Mt d’anhydrite provenant des filtres de ces centrales. Ce matériau de base aurait pour lui une plus grande homogénéité que le gypse naturel, dont la disponibilité baisse aussi. De sorte que, selon la division chapes anhydrite de Lanxess, il manquerait de quoi livrer la France. Cette opinion n’est pas unanimement répétée par les exposants de la chape anhydrite, notamment Maxit composante de Saint-Gobain.
La chape traditionnelle recule
En Allemagne, la principale évolution depuis 6 ans, c’est le glissement du marché de la chape traditionnelle à la chape fluide ciment. Signe en serait la réduction de la surface d’exposition consacrée aux fibres de renforcement. Surtout, si l’on s’en tient aux solutions exposées, la livraison en camions capables d’intégrer les billes de PSE semble devenir la norme. Edilteco n’est pas venu avec son camion high-tech de livraison sur site de chapes légères. Mais ça viendra peut-être un jour.
Pour l’heure, le spécialiste italien de l’intégration de billes de PSE propose la gamme Politerm R à partir de PSE recyclé. Edilteco estime que les billes restent la meilleure solution à tout point de vue pour alléger les chapes.
Et il n’est pas le seul. Mais il garde un peu d’avance. Avec d’une part, une extension récente au Canada et d’autre part, une diversification en France où Edilteco ajoute la préfa béton et la fabrication de panneaux isolants PSE à son petit empire.
Le solier a fort à faire en rénovation
Tout n’est pas noir. Et si le verrou de la segmentation des corps d’état venait tout de même à sauter, on pourrait voir émerger des entreprises de sol centrées sur ces camions de chapistes et proposant le passage du plancher brut jusqu’au plancher fini. L’EPF est d’ailleurs très bien pourvue en exposants qui proposent les machines d’intervention en rénovation des planchers. On peut imaginer que le marché du futur est la rénovation pour adapter l’existant au changement climatique : décaper l’existant, niveler et isoler, poser les serpentins à destination du chauffage et aussi du rafraîchissement, placer le sol final en respectant des consignes de limitation de carbone. Ceci, afin de percevoir les aides.
Lire aussi : 8e journée de la construction du Cérib
Certes, pour l’heure, c’est le marché de la pompe à chaleur qui décolle et aussi celui des panneaux photovoltaïques. Et l’interface de responsabilité entre le chauffagiste et le chapiste n’est pas bien réglée. Par contre, le salon se réfère assez souvent à une nouvelle norme d’émissivité, le label QNG, qui débloque des aides si les solutions globales de rénovation ne dépassent pas 24 kg éqCO2/m2.
Jonas Tophoven, envoyé spécial