Sommaire du dossier :
- EPF 2023 : Un salon de rattrapage
- Le chapiste, une relève incertaine
- Les hésitations sur l’écologie
- Le carbone arrive
- La recherche de solutions résilientes
22 juin 2023, premier jour du salon. Comme l’an dernier, la première canicule d’été sévit en Europe. Des orages de convexion dévastateurs parcourent le Sud de l’Allemagne et tout le monde est sur le qui-vive à cause des tornades. La formule Feuchtwangen, dans ce vaste centre de formation adaptable, avec assez d’espaces en plein air pour les camions et les machines, a finalement tenu le coup et se prépare à une réédition dans trois ans.
La 12e édition a joué de malchance sur d’autres plans. Premièrement, elle a été décalée 3 fois à cause de la pandémie. Et elle n’était pas la seule, car le grand salon munichois BAU a voulu se rattraper par une édition exceptionnellement décalée à fin avril 2023. Donc moins de deux mois avant l’EPF. Même si l’on estime que le BAU n’agit plus sur le marché comme l’aimant qu’il était avant le Covid, un certain nombre d’exposants ont préféré le BAU à l’EPF. De fait, le nombre total des exposants de Feuchtwangen a été ramené à 150 contre 180 il y a six ans. Le chiffre officiel de 4 200 visiteurs devrait être à nouveau atteint.
Un salon EPF contracté
Le salon souffre aussi de la tendance des grands acteurs à développer des salons autonomes, comme le fait Knauf, ou des événements décentralisés comme Uzin (exposant). La concentration industrielle a ses conséquences. Et à l’instar de ce qui se passe déjà dans d’autres filières comme le bois, il n’est pas à exclure que les grands industriels prennent directement en main l’ensemble du marché, de la production à la mise en œuvre, et donc aussi l’évènementiel associé.
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Le ciment de ce salon EPF a toujours été la chimie du bâtiment, le grand point fort allemand. L’évolution lente des professions de chapiste, de carreleur et de parqueteur vers le collage et les solutions complémentaires chimiques proposées par des acteurs internationaux a longtemps agi à la fois sur les trois segments. Aujourd’hui, cette dynamique s’est grippée pour différentes raisons. Ainsi, un PCI, puissant groupe bavarois, vient de tomber dans l’escarcelle du Suisse Sika. La concentration est en cours et de fait, au salon EPF, les chimistes mettent surtout en avant leurs solutions pour le monde des chapes. Les parquets occupent un rôle marginal, essentiellement représentés pour les traitements de surface. Le carrelage est à peine présent.
Jonas Tophoven, envoyé spécial