Les interstices, toujours eux, produisent aussi des solutions originales. A ranger dans les inclassables. A l’image de la nouvelle solution de Screed and Co, développée par l’Italien KG Bontira. Là encore, tout part d’un constat simple. Les centrales mobiles coûtent (encore une fois) cher, mais elles attirent un nombre grandissant de chapistes. En parallèle, la production prend du retard dû à la difficulté de trouver des châssis pour les machines neuves. KG Bontira y a vu une opportunité en conteneurisant une centrale mobile.
L’ensemble de l’unité de production tient donc dans un conteneur, qui peut être installé sur n’importe quel châssis de camion. « Elle est capable de produire des chapes fluides, du béton mousse, du ragréage, et mélanger la chape traditionnelle, explique Geoffrey Grollé, Pdg de Screed and Co. Placée dans un conteneur, la centrale peut être installée sur un porteur 8 x 4, un porte-conteneur… » Plus économique qu’une centrale mobile neuve, le système de conteneur a, en outre, l’avantage de la rapidité de fabrication. Trois mois pour l’unité dans le conteneur et un simple châssis d’occasion pour le transport, et le tour est joué.
Des solutions locales
La simplicité, c’est aussi ce qui a guidé l’entreprise Lacaze. A ceci près que Lacaze est un chapiste, et non un fabricant de machines. Pourtant, dès ces débuts, la société a fait fabriquer ses propres camions équipés de pompes à chapes. « Quand nous avons commencé l’activité, nous faisions un peu figure de pionniers dans notre région. Les solutions n’étaient pas nombreuses, se souvient Bruno Lacaze, co-gérant avec son frère Nicolas. Nous voulions être indépendants et ne pas avoir à tirer une pompe derrière le camion, ce qui n’est pas toujours simple. Nous nous sommes donc tournés vers une entreprise de ferronnerie et de mécanique locale. »
La construction est relativement simple, mais très efficace : un camion-plateau sur lequel sont adaptés une cuve, un moteur thermique et une pompe à chapes. Le reste du camion est dévolu au rangement pour embarquer le reste du matériel et les trois membres de chaque équipe de coulage. « Cela fait 15 ans que nous fonctionnons comme ça et nous n’avons jamais regardé d’autres solutions. C’est tout à fait adapté à nos besoins et dans notre budget. »
Adaptabilité de série
Ce concept, AM3P l’a aussi développé, mais cette fois pour le vendre. Le VM1124 de la marque est bâti sur le même principe, afin d’éviter le permis BE ou la double assurance, véhicule + pompe. « Notre VM1124 se résume à un camion-plateau sur lequel nous installons une pompe à chapes de type 2L8, conclut Joseph Lépine, gérant de l’entreprise. Cette dernière est alimentée en énergie par le moteur du porteur. Ce qui nous permet de proposer une pompe à gros débits, sans avoir à tracter une remorque. »
Sans aucun doute, d’autres solutions existent déjà sur le marché ou vont apparaître. Puisque là où il y a du vide, il y a une opportunité de marché.