Sébastien Faitot a réorienté sa carrière professionnelle à la suite d’une longue expérience dans le négoce de matériaux, pour se lancer dans sa propre aventure entrepreneuriale. « Je souhaitais vraiment ne plus avoir une lourde hiérarchie au-dessus de la tête, explique-t-il. Ne plus avoir cette charge mentale et cette pression en permanence, et retrouver la proximité avec les clients et le terrain. » Son choix se tourne alors vers l’entreprise de Jacky Esnault, en activité depuis plus de quinze ans, ce dernier étant très actif dans le milieu des chapistes, notamment auprès du CSTB et de la Capeb.
« Hormis la bonne santé de l’entreprise, j’y voyais deux avantages. En premier lieu, l’entreprise avait l’agrément chape fluide et je le gardais avec le rachat, ce qui était un fort gain de temps. De plus, Jacky Esnault a dans le même temps ouvert une société d’achat pour les artisans, Ker Gafa, il a donc continué à nous accompagner à travers sa nouvelle activité » Dès avril 2017, Sébastien Faitot a pris les commandes de l’entreprise, en faisant notamment le choix de Bostik pour sa chape. « C’est une véritable Rolls-Royce, qui ne nécessite qu’une seule intervention de coulage, pas de joints de dilatation, pas de fractionnement, pas de ponçage, pas de produit de cure et un temps de séchage très court. Sur de nombreux chantiers, nous intervenons une seule journée, pour le coulage, c’est un gain de temps et donc d’argent, inestimable. »
Plus proche de ses clients
C’est la centrale Eqiom d’Auray, qui fournit l’entreprise, lui permettant de couler des chapes dans le Sud du Morbihan. « La majorité de notre activité est à destination des particuliers, notamment en rénovation. Le reste se partage entre locaux commerciaux et la construction neuve. Nous partageons avec tous nos clients les avantages de notre adhésion au groupement d’achat Ker Gafa. « J’ai racheté un fond artisanal pour obtenir cette liberté. C’est un choix de vie, et cela se ressent dans notre activité, en étant, par exemple plus proches de NOS clients. » Ou en transmettant son savoir-faire.
« L’entreprise emploie 4 salariés, dont une apprentie que nous formons pour qu’elle puisse faire ses premiers pas dans le monde professionnel. La transmission est une valeur importante. Nous lui transmettons le respect des regles techniques du métier et le savoir-faire des personnes, qui le pratiquent. » Pour le futur, l’entreprise devrait sans doute accueillir un membre de plus, essentiellement pour libérer un peu plus les équipes de carrelage. Et développer la part de l’activité chape, qui représente 50 % de son chiffre d’affaires.
« J’ai pour principe de m’appuyer sur la prudence, nous pourrions sans aucun doute couler deux fois plus de volume de chape, mais cela demanderait une autre organisation de travail. De mon côté, je veux garder une taille humaine à cette entreprise. Courir après le volume, multiplier les équipes, et perdre les liens directs que nous avons, en interne nous éloignerait de la notion d’artisanat », conclut Sébastien Faitot. Question de liberté et d’exigence de la qualité du travail rendu.
Yann Butillon