Sommaire du dossier :
- Rep PMCB, application et crispations
- Un maillage encore trop lâche
- Une éco-contribution qui crispe
- L’opportunité d’agir pour l’environnement
Parfois, l’actualité fait bien les choses. Alors que nous travaillons sur ce présent dossier, étudiant l’application et les conséquences de la Rep PMCB, appelée aussi REP Bâtiment, un communiqué lapidaire de la FFB est venu apporter de l’eau à notre moulin. Sobrement titré “Rep : fortes inquiétudes de la part de la FFB”, il vient tirer à boulets rouges sur la mise en musique de la Rep, qui est entrée en vigueur en mai dernier.
« La mise en place de la filière Rep ou Responsabilité élargie du producteur dans le secteur suscite un fort mécontentement des artisans et des entrepreneurs de bâtiment, qui se transforme progressivement en un rejet massif du dispositif », explique le communiqué. Qui se conclut par les mots de son président, Olivier Salleron : « Sur le terrain, le raccourci est que l’on paye désormais une nouvelle taxe, dont le montant pourrait être multiplié par 3, 5 ou 10 l’an prochain, sans vrai service en retour. Il est absolument indispensable de se remettre autour de la table avec le gouvernement pour trouver des solutions visant à rendre le système plus efficace en maîtrisant les coûts. »
Une gratuité en échange d’une éco-contribution
Dans les rangs de la Journée des carreleurs, organisée par l’Unepc, le 24 novembre dernier, à Cernay, le sujet fâche. Au point que les opinions exprimées se font sous la promesse de l’anonymat. Aussi, nous ne garderons que les prénoms des artisans carreleurs, chapistes et projeteurs avec lesquels nous avons échangé. « Nous n’y comprenons rien, débute Cédric. Certains produits sont couverts par la Rep, d’autres non. C’est peut-être moi qui suis mal informé, mais je n’ai pas trouvé quelqu’un capable de répondre à toutes mes questions. » Pour Alexandre, le mal est ailleurs : « Ce que je vois, c’est que l’on nous a promis une reprise gratuite des déchets, en échange de l’augmentation du coût de nos matériaux. Le coût a bien augmenté, mais la reprise gratuite est inexistante. En tout cas dans mon secteur géographique. »
Pour Jérôme, « On nous parle d’un service de collecte gratuit, alors que l’on paye une éco-contribution. Pour moi, ce n’est pas ça la gratuité. » Enfin, pour Younes, « Nous comprenons bien l’idée de départ qui est de supprimer les décharges sauvages et de plus recycler. Mais nous qui faisions déjà le tri, nous nous retrouvons avec des coûts supplémentaires, et très souvent sans le service qui doit aller avec. » Même si l’ensemble des échanges ne traduisent parfois qu’une vérité parcellaire ou des croyances voisines de la légende urbaine, elles n’en traduisent pas moins un constat simple. Sur la Rep, le compte n’y est pas. Son acceptation difficile tend à se transformer en un vrai rejet.