Schématiquement, qui dit “construction bois”, dit “chape sèche” et “chape légère”. Pourtant, la chape hydraulique est tout à fait envisageable en technique courante sur support bois. Cette technique constitue une solution alternative aux chapes dites “sèches”. Toutefois, le centre de formation d’Egletons Bois PE, en Corrèze, spécialiste dans l’intervention des corps d’état courants dans un environnement bois, ne propose pas, pour l’instant, de formation pour les chapistes. Même si, une formation de 2 j a déjà été réalisée pour le cas précis de la réalisation d’un carrelage et d’une douche à l’italienne sur plancher bois.
Bien sûr, il faut que le plancher en bois soit dimensionné pour pouvoir supporter la chape hydraulique. Et afin d’éviter les micro-fissures, l’ajout d’un treillis est parfois recommandé. Comme le précise Christian Fanguin, directeur technique de Bois PE, « la question de l’ajout d’une chape hydraulique à un ouvrage en construction bois n’est pas couverte par le DTU 31.2 – Ossature bois, ni dans la version d’origine, ni dans la version provisoire, et sans doute pas, dans la nouvelle version à paraître probablement dans quelques mois. »
Le DTU 51.3 en question
Depuis 2004, il existe bien des règles de l’art pour ce qui concerne la réalisation de planchers en bois – le DTU 51.3 -. Mais il ne semble pas que le mot “chape” y figure… Pourtant, dans le cadre des ouvrages en bois, qui se développent en ce début du XXIe siècle, il apparaît que l’ajout d’une chape hydraulique ou sèche sur un plancher bois soit une solution presque indispensable pour remplir certaines exigences acoustiques, notamment entre logements. Par ailleurs, il reste à détailler les solutions de planchers bois associés à des chapes dans des locaux humides ou à des systèmes chauffants. Certes, le DTU 51.3 précise les sous-couches acoustiques (bruits d’impact) ou thermiques admissibles, qui doivent répondre tantôt à la classe SC2a, tantôt à la classe SC1 selon le DTU 52.10 – Carrelage.
En technique courante, cela revient à choisir entre :
– du polyuréthane, de densité minimale de 30 kg/m³ (NF EN 13165) ;
– du polystyrène expansé, de densité minimale de 16 kg/m³ (NF EN 13163) ;
– du polystyrène extrudé, de densité minimale de 30 kg/m³ (NF EN 13164) ;
– de la perlite expansée (NF EN 13169) ;
– de verre cellulaire (NF EN 13167) ;
– du liège en aggloméré composé (NF B 57-055 – NF EN 13170) ;
– des laines minérales (NF EN 13162).
Il s’agit là, soit dit en passant, de sous-couches, dont les propriétés thermiques sont notables en fonction de l’épaisseur, mais qui n’ont pas forcément un grand intérêt acoustique.
A partir de ces règles, l’application d’une chape flottante, notamment hydraulique, s’est faite, en se référant à des types de solutions sur sous-couche SC2a ou SC1, à moins de disposer d’Avis techniques spécifiques. Mais quand bien même, tout le domaine des chapes est régi par ces Avis, rares étaient ceux, qui prenaient spécifiquement en compte un support en plancher bois ou mixte. De sorte que, dans le pire des cas, un ouvrage bois avec un plancher bois couvert d’une chape flottante pouvait être interprété comme se situant hors de la réglementation courante !