C’est un tout nouveau type d’équipements qui est en train de voir le jour. Une pompe à chapes fluides inédite, dans sa forme. « Cemex Sud s’est approché de nous avec un besoin spécifique, explique Antonio Agostinho, président de Mecbo. Il cherchait une solution, qu’il ne trouvait pas sur le marché. » L’industriel italien, spécialiste de la pompe à béton, a accepté le défi et mobilisé son bureau d’études pour mettre au point cette machine innovante.
Visuellement, c’est un malaxeur-pompe, mais sans mât de distribution. D’où son nom : ATB 9/15 SMP pour Screed mixer pump, c’est-à-dire Malaxeur-pompe à chapes, en français. La cuve choisie pour ce premier modèle est une 9 m3 allégée, issue du catalogue Schwing Stetter. Cette contenance est parfaite pour permettre le transport de 7 m3 de chape fluide, sans risque d’en perdre au premier virage.
Le deuxième équipement du SMP est le groupe de pompage. Mecbo a opté pour la Jetto P2-800, une petite pompe à pistons offrant un débit de 15 m3/h (soit 250 l/mn), pour une pression maximale de 85 bar. La Jetto est montée à l’arrière du porteur et dispose d’une trémie destinée à recevoir directement la chape fluide transportée dans la cuve. Bien entendu, une toupie peut aussi venir déverser son chargement dans cette trémie.
Installé sur un porteur 8×4
Le dernier équipement constitutif du SMP est un dérouleur/enrouleur de tuyaux souples. Il est positionné entre la cuve de transport et la cabine du porteur. Et relié à la pompe Jetto à l’aide d’une conduite métallique de 50 mm de diamètre. Cela rappelle immédiatement la destination de la machine : le pompage de chapes fluides. « Dans sa version standard, l’ATB 9/15 SMP n’est pas prévu pour pomper des bétons », insiste Antonio Agostinho. Sauf à remplacer la conduite métallique d’origine par une version ayant un diamètre plus important…
Environ 40 m de tuyaux sont présents sur l’enrouleur/dérouleur. Celui-ci intègre un entraînement hydraulique et se pilote via une radiocommande, comme l’ensemble de la machine d’ailleurs. « Le SMP peut transporter 20 m de tuyaux souples complémentaires, si nécessaire, dans un coffre prévu à cet effet. » En ordre de marche, il s’inscrit dans la catégorie des 32 t de PTAC, comme la plupart des toupies de 8 m3 du marché. Aussi, le SMP est-il monté sur un porteur 8×4. Un Mercedes-Benz Arocs, dans le cas de ce premier exemplaire.
Le premier d’une longue série
Dans sa configuration de base, l’ATB 9/15 SMP bénéficie d’une puissance suffisante pour refouler une chape fluide, anhydrite comme ciment. Sur une distance de 200 m ou une hauteur verticale de 100 m. « Et ce, sans besoin d’aucune pompe de reprise et toujours avec un débit de 250 l/mn », souligne Antonio Agostinho.
Le premier exemplaire du SMP doit rejoindre le secteur de Toulouse. Pour être rattaché à la centrale Cemex de Cugnaux. De quoi permettre à l’industriel de proposer un nouveau service à ses clients chapistes, qui ne disposent pas d’un tel équipement. Ou aux professionnels qui souhaitent élargir leur activité en direction des chapes fluides. La volonté de Cemex est bel et bien de développer ce type d’équipements au sein de son parc de matériels. Ce qui rend Antonio Agostinho optimiste : « Je suis persuadé que cet ATB 9/15 SMP n’est que le premier d’une longue série, car il apporte une réponse nouvelle aux professionnels de la chape fluide ».
Si aujourd’hui, le premier SMP quitte les chaînes de production de l’usine Mecbo de Bologne, d’autres pourraient suivre très vite. Un délai de huit semaines est nécessaire pour construire une telle machine, « sous réserve de disponibilité des composants tiers venant de l’extérieur », conclut Antonio Agostinho.