Sommaire du dossier :
- Chapes et techniques courantes
- Les nouvelles règles de mise en oeuvre, Vincent Quenin
- Les enjeux, Christophe Gonnard
- La certification QB46, Nadège Ombé Njiamo
Pour commencer, pouvez-vous rappeler quelle était jusque-là l’organisation du métier de chapiste ?
Vincent Quenin : Jusqu’à présent, les chapes fluides relevaient des Avis techniques délivrés par la CCFAT. Pour chacun des produits utilisés, les chapistes devaient être agréés par les industriels et formés par eux. Les Avis techniques réglementaient la mise en œuvre de la chape fluide. Bien entendu, chaque chapiste pouvait multiplier des agréments de plusieurs producteurs de chapes différents.
La nouvelle certification QB46 des chapes fluides a été mise en place au CSTB. Quels produits seront touchés et quelles sont les conséquences pour les chapistes ?
La certification QB 46 concerne toutes les familles de chapes fluides, à base de ciment, de sulfate de calcium et aussi celles à base de liants spéciaux. Et ce, quel que soit le référentiel de mise en œuvre.
En structurant le marché, nous proposons de protéger, à la fois les consommateurs et les chapistes.
Pour les chapistes, les CPT sont remplacés par les nouvelles règles professionnelles. Quelles en sont les grandes lignes ?
Les règles professionnelles détaillent, de manière précise, les conditions de mise en œuvre que tous les chapistes doivent respecter sur leurs chantiers. Elles sont le livre blanc de notre métier et en deviennent le document de référence. Celles-ci incluent toutes les étapes de l’intervention, de la réception du support au coulage de la chape, jusqu’à sa livraison.
De ce fait, ces règles professionnelles homogénéisent les méthodes de mise en œuvre. Ce qui devrait réduire considérablement les risques de sinistres.
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Autres points importants, nous y avons intégré la notion de traçabilité des chapes. Qui sert pour l’essentiel à identifier la chape coulée. Et cela, tout au long de sa vie, pour l’ensemble des corps de métier. Dans le cadre d’éventuelles rénovations, la traçabilité de la chape laissera aux futures générations les informations indispensables sur la chape utilisée sur le chantier.
En résumé, nous venons d’écrire le Code de la route de notre métier. Ainsi, en cas de sinistres, ces règles nous faciliteront la compréhension d’éventuelles erreurs commises.
Un CQP “chef d’équipe chapiste” va aussi être créé. A quoi sert-il ? Qui peut y prétendre ?
Encore une fois, l’idée de base est d’encadrer le métier de chapiste. A ce jour, les compétences des salariés varient d’une entreprise à l’autre, car ils sont formés par les industriels sans référentiel harmonisé. La profession a mis en place ce CQP, afin de proposer une formation de base à tous les chapistes, qui s’appuie sur un référentiel unique, avec des compétences identiques et reconnues.
Désormais, conformément aux règles professionnelles, il faudra nécessairement la présence dans chaque équipe de coulage, sur chaque chantier, d’un professionnel titulaire du CQP “chef d’équipe chapiste”. Oui, j’insiste, c’est bien un chef d’équipe CQP par équipe de coulage. L’objectif étant qu’un compagnon maîtrise les règles et les bons gestes de la mise en œuvre de la chape.
Pour demander cette certification, il faut que le candidat fasse la preuve soit d’une expérience de 5 ans sur chantier dans une entreprise du bâtiment, soit d’une certification de niveau 3 dans le bâtiment et d’au moins trois ans d’expérience dans une entreprise du bâtiment. Et que, bien entendu, en fonction de son niveau de compétences, il devra suivre la formation adaptée. La validation des acquis de l’expérience est aussi possible pour les personnes ayant déjà les compétences listées dans le référentiel du CQP.