Sommaire du dossier :
- Chapes et techniques courantes
- Les nouvelles règles de mise en oeuvre, Vincent Quenin
- Les enjeux, Christophe Gonnard
- La certification QB46, Nadège Ombé Njiamo
Les chapes passent en technique courante. Quels changements cela implique-t-il pour les industriels ?
Nadège Ombé Njiamo : Pour être assurées en technique courante, toutes les chapes fluides devront désormais être certifiées par le CSTB. La mise en œuvre des deux grandes familles des chapes que constituent les chapes fluides ciment et anhydrite relèvera en majorité des nouvelles règles professionnelles de juillet 2022. Et non plus systématiquement d’Avis techniques. A la fin de cette année, les industriels qui n’auront pas entamé la procédure pour obtenir la certification QB46 de leurs procédés verront leur Avis technique annulé au 31 décembre. Cela concerne les deux grandes familles des chapes.
Côté nouveaux produits, si leur mise en œuvre est conforme aux règles professionnelles, alors ils n’auront besoin que d’un certificat QB46 délivré par le CSTB. Si le procédé est très innovant, il faudra passer par les Avis techniques.
Est-ce la fin des Avis techniques sur le marché des chapes ?
Pas tout à fait. Toutes les familles de chapes fluides vont en effet passer sous la certification QB46. Mais les procédés très innovants, aux performances qui sortent du cadre courant ou dont la mise en œuvre est particulière, devront rester soumis aux Avis techniques. Les chapes fluides à liants spéciaux, par exemple, dépendront encore des Avis techniques. Les chapes traditionnelles, elles, restent dans le domaine des DTU.
Pourquoi les autres chapes ne sont pas concernées par le passage au traditionnel ? Le seront-elles dans un second temps ?
A terme, et en fonction des retours d’expériences, les chapes fluides à liants spéciaux pourraient aussi passer dans le domaine traditionnel. En général, les procédés ou produits ne restent pas sous Avis technique pendant quarante ou cinquante ans. Pour les chapes qui ne relèvent pas, pour le moment, des règles professionnelles, la CCFAT étudiera l’évolution de leur marché, la maîtrise de la technique de mise en œuvre, la qualité des produits et la stabilisation des processus d’utilisation. Pour le moment, ce n’est pas un sujet, il n’y a pas encore de calendrier pour ces procédés-là.
Dorénavant, sera-t-il plus facile pour un industriel de présenter un nouveau procédé et de la lancer sur le marché ?
Le but de la certification et des règles professionnelles n’est pas une simplification du processus de commercialisation de chapes fluides. La nouvelle organisation permet de sécuriser la qualité des produits et des ouvrages, et de valoriser le savoir-faire et les compétences spécifiques des chapistes. Cela va permettre au marché de continuer de croître dans un cadre sain.
Vous attendez-vous à une accélération de l’économie du marché des chapes fluides ?
Le marché des chapes fluides est très dynamique. Il devrait continuer de prospérer dans les prochaines années. Cette croissance est liée aux caractéristiques de la chape fluide et à la pérennité des ouvrages. La nouvelle organisation.va permettre de pérenniser le métier de chapiste. Il va être reconnu et ne sera plus décrit dans un sous-lot des appels d’offres, mais comme une étape du chantier à part entière. Ceci développera le marché, tout en garantissant une qualité constante de mise en œuvre.