La philosophie mène à tout, c’est bien connu et même… à la chape. En 2006, Julien Pujol, qui se destinait alors à devenir professeur de philosophie, change de cap. Il souhaite exercer un métier plus physique et rémunérateur. Formé à la technique de la chape fluide chez un cousin, il décide de créer son entreprise au bout de quelques mois. Elle est baptisée “Philochape”.
« Je me suis lancé un peu comme ça et j’ai d’abord cherché à être bien référencé sur Internet pour que l’on me trouve facilement », se souvient Julien Pujol. Les débuts sont toutefois difficiles. N’étant pas diplômé du secteur du bâtiment, le jeune entrepreneur emploie dans un premier temps deux salariés qualifiés. Une structure lourde à porter lorsqu’on débute, d’autant que la crise passe par là. En 2008, Philochape subit un gel des démarrages de chantiers et une baisse de 40 % des demandes.
Une centrale pour l’autonomie
« Paradoxalement, cette épreuve a été bénéfique, puisqu’elle m’a obligé à évoluer. Je me suis séparé de mes 2 salariés et j’ai pu compter sur une nouvelle personne, avec laquelle nous réussissons à optimiser notre temps, notre qualité et notre vitesse de travail. En quelques mois, nous sommes parvenus à faire à deux ce que nous faisions avant à 3. Et même à le faire mieux. Au bout de 8 mois, j’ai commencé à générer des revenus. Enfin, à partir de 2009, j’ai pu commencer à vivre correctement de mon travail. »
Pendant 7 ans, Philochape a été agréée par un gros fournisseur, mais Julien Pujol se sentait trop dépendant de ce système. « La rentabilité ne peut être atteinte que par une certaine quantité de mètres carrés. Or, j’étais soumis au bon vouloir des centrales, qui ne me livraient parfois pas à temps. Ce fut 7 ans de stress », confie Julien Pujol. Dès lors, il cherche à gagner en autonomie et fixe son choix sur l’achat d’une centrale fixe. « J’étais un petit artisan et c’était un peu démesuré par rapport à mon chiffre d’affaires. Mais grâce à un dossier bien ficelé, dans lequel j’expliquais les avantages et les limites de mon système actuel, j’ai pu me faire financer la centrale en leasing. » Pour l’entrepreneur, le changement est total. Propriétaire d’une centrale fixe Piccini avec 3 silos : 1 pour l’anhydrite et 2 pour les ciments, il devient d’un coup producteur, centraliste, logisticien et conducteur de toupie. D’autant plus que, pour gagner en ergonomie et éliminer la dangerosité des remorques, Philochape a conçu son propre camion-pompe, avec la pompe à chapes B100 de Bunker. « L’accouchement a été encore une fois difficile. Il m’a fallu près d’un an pour résoudre les problèmes un à un et arriver à ce que tout tienne la route. »