L’entreprise Polychape a vu le jour en 1985, à Colmar, en Alsace. Fournissant quelques prestations de carrelage à ses débuts, elle s’est très vite consacrée au seul domaine de la chape. C’est en Allemagne que Chérif Keskin, père du gérant actuel, découvre les centrales mobiles de malaxage de marque Brinkmann. Il est tout de suite convaincu par le potentiel de ces machines qu’il achète en 2000. « Nous étions les premiers en France. Et de ce fait, leur immatriculation administrative a mis plus d’un an », se souvient Talet Keskin, qui a repris l’entreprise de son père, en 2015. Malgré les difficultés traversées, ce choix audacieux n’a jamais été remis en question. « A l’époque, notre équipe était constituée de quatre employés, qui travaillaient avec un malaxeur-transporteur de chape. Remplaçant deux personnes, la centrale nous a permis de passer à deux équipes. L’amortissement du camion a été d’autant plus rapide que la marge était plus importante, en raison de l’absence de pertes et des économies à l’achat de matériaux en sac. »
L’abandon de la chape fluide
En 2001, Polychape investit de nouveau et acquiert, cette fois-ci, une centrale mobile à chapes fluides. A l’époque, ce type de produits était encore rare sur le marché, mais Chérif Keskin croit au potentiel de la chape fluide sulfate de calcium, qui pourrait séduire sa clientèle du fait de l’absence de joints de fractionnement. La chape fluide ciment, selon lui, « n’a que peu d’intérêt au regard d’une chape traditionnelle. Elle est plus chère, présente les mêmes contraintes en termes de joints de fractionnement. Et notre région, le Grand Est, a la chance d’avoir du personnel, qui sait tirer à la règle et d’avoir des gravières à disposition ». Il abandonnera au final ce marché de la chape fluide en 2012, pour se consacrer uniquement à la chape traditionnelle, répondant davantage aux demandes de sa clientèle.
Polychape réalise près de la totalité de ses chapes sur planchers chauffants. La maison individuelle ne représente que 3 % du chiffre d’affaires de cet entrepreneur, qui préfère se déplacer sur des chantiers de plus grande envergure : locaux publics, écoles, hôpitaux, collectifs… En Alsace, où les appels d’offres comprennent souvent un lot “chape”, la centrale mobile est un argument, qui fait la différence. « Même en étant souvent un peu plus cher que mes confrères, je suis surtout retenu grâce aux qualités de mes centrales, qui évitent le stockage du sable et du ciment, laissent un chantier propre et ne créent pas de déchets. »