Sommaire du dossier :
- Un an de CQP : Le bilan
- Un CQP à diffuser
- Le CQP fait son chemin dans les esprits
Daté du 18 décembre 2024, le dernier relevé statistique fait état de 149 entreprises ayant au moins un titulaire du CQP dans leurs rangs. Dont seulement deux décernés via une VAE. « Pour une première année, nous considérons que c’est un bon score. Nous avons les données de la mise en place d’autres CQP dans d’autres branches de la construction et nos chiffres sont plus qu’encourageants. Nous ne sommes pas inquiets, mais plutôt satisfaits », insiste Nadège Ombé-Njiamo.
La marge de progression reste grande, puisqu’il est communément admis que le territoire compte environ 1 500 entreprises coulant des chapes. Plusieurs facteurs semblent dicter cette situation : le maillage des centres de formation, le manque d’informations et la réticence de certains chapistes.
18 centres de formation au CQP sur le territoire
En ce début janvier, 18 centres de formation sont habilités à former et délivrer le CQP. Même si quelques régions n’ont pas de centre de formation local, un des organismes de formation habilités organise des sessions locales à la demande des entreprises. C’est ainsi que plusieurs sessions ont déjà eu lieu dans le Grand Est, en Occitanie ou encore dans le Nord – Pas-de-Calais. « Nous avons une volonté d’un contrôle strict des formations, souligne Christophe Gonnard. Nous validons chaque candidature de centre de formation en comité d’essaimage. Ceci, afin de sécuriser une formation de qualité et un discours commun à tous les chapistes. Il en va de notre crédibilité. Nous avons enclenché de gros changements. Nous devons nous assurer de la qualité des enseignements. Car nous délivrons un certificat tout à fait reconnu par la branche professionnelle. »
L’objectif de cette année 2025 est de permettre la formation de 300 à 500 diplômés de plus. « Les centres de formation déjà en place gagnent en expérience. Et nous continuons d’examiner les candidatures de nouveaux lieux. A terme, le maillage devrait permettre d’avoir un centre par région. » Dans tous les cas, ce qui pourrait apparaître comme un frein ne l’est pas, puisque les stagiaires peuvent passer leur diplôme où ils veulent.
Encore du monde à convaincre
Le deuxième facteur est plus difficile à dépasser. Il faut encore convaincre de nombreux chapistes. Pourtant, les diplômés reviennent fiers de leur expérience. A l’image d’Emre Topkya, gérant d’Isolalp. « J’ai obtenu mon CQP au cours de l’été 2024. J’ai suivi 2 jours de formation à Avignon, puis complété mon livret de compétences avec mon tuteur en entreprise. L’obtention du diplôme n’est pas compliquée pour une personne qui a l’habitude du chantier. Par contre, j’ai appris des choses, des détails qui me font gagner du temps. Et aujourd’hui, je mets en avant ce diplôme auprès de ma clientèle, qui y voit un gage de qualité quant à mon savoir-faire. »
Même si Jérémy Sbardellotto, fondateur de Neo Chape, a été plus difficile à convaincre, il ne le regrette pas. « Nous nous conformons à la réglementation. Bien entendu, cela nous demande de nous organiser, puisque chez nous, deux personnes passent ce CQP, sachant que nous avons deux équipes. Mais ce diplôme constitue surtout une reconnaissance du savoir-faire de mes salariés. »
Chez Technisol, Vincent Quenin s’applique à lui-même ce qu’il conseille aux autres chapistes. « Nous avons une quinzaine de CQP au sein de l’entreprise. Nous nous sommes organisés pour qu’ils soient passés en trois sessions. J’ai expliqué à mes gars que ce diplôme les valorise dans leur travail. Et j’ai eu de nombreux volontaires. D’autant que ce CQP, pour certains, est une promotion. Ils ont tous appris des choses, malgré des années d’expérience. C’est aussi une valorisation personnelle. C’est pourquoi nous avons choisi de faire des petites cérémonies où je remets moi-même ces diplômes, pour avoir l’occasion de les féliciter. »