Sommaire du dossier :
- Un an de CQP : Le bilan
- Un CQP à diffuser
- Le CQP fait son chemin dans les esprits
Reste que certains considèrent qu’ils n’ont rien à apprendre. Qu’ils connaissent leur métier depuis vingt ans. Comme nous l’ont expliqué quelques professionnels qui ont préféré garder l’anonymat… D’autres – sans doute la majorité – n’ont pas encore pris le temps de se conformer à la réglementation. En effet, même si cela prend du temps, tous les chapistes devront se conformer à cette règle d’un QCP par chantier.
« Bien entendu, plus il y a de diplômés, plus ils vont parler de leur expérience autour d’eux et plus les chapistes se mettront en conformité avec les exigences de leur métier, déclare Nadège Ombé-Njamo. C’est inéluctable. D’autant que nous avons des retours de CCTP, qui demandent de justifier du CQP dans l’entreprise pour pouvoir répondre. Des producteurs de chapes refusent aussi de livrer de la chape, sans le CQP. Et les assureurs ont commencé à demander la justification de leur CQP à leurs assurés. Le travail est conséquent, mais nous transformons en profondeur la structure du métier de chapiste. »
Ceci, afin d’assurer la qualité des chantiers et d’éviter la sinistralité et mieux valoriser le travail des professionnels. « Passez-moi l’expression, mais la formation va aussi épurer le marché, détaille Christophe Gonnard. Il ne sera plus possible de devenir chapiste du jour au lendemain et pratiquer des prix cassés. La bonne qualité générale des chantiers de chape, c’est aussi un savoir-faire payé à sa juste valeur. »
Le CQP, un message à marteler
Désormais, pour l’ensemble des organisations professionnelles, il s’agit de continuer à promouvoir le CQP, pour continuer de tirer la profession vers le haut. « Nous martelons le message, insiste Nadège Ombé-Njiamo que ce soit dans notre Unecp Mag’Info ou lors de nos réunions locales. Nous échangeons aussi avec les industriels pour qu’ils passent le message à leurs applicateurs. Les chapistes sont invités à se rapprocher d’un centre de formation pour lancer le processus. Nous souhaitons que ce soit un mouvement collectif de toute la profession. Car, si nos adhérents sont bien renseignés, tous les chapistes ne sont pas adhérents à l’Unecp. »
Ce que confirme Christophe Gonnard : « Il nous faut continuer à communiquer, c’est essentiel. Peu à peu, ce CQP va devenir la marque du savoir-faire des chapistes. A ce moment-là, nous aurons gagné et tiré vers le haut le savoir-faire des chapistes ».
La traçabilité, bataille suivante
En parallèle, l’Unecp-FFB et la Capeb vont mener une seconde bataille. « Dans les Règles professionnelles, il est spécifié que les chapistes doivent assurer une traçabilité pérenne de leurs chantiers, précise Nadège Ombé-Njiamo. Pour le moment, nous insistons sur le CQP, mais la traçabilité va avec. » D’autant que l’obligation faite à tous les chapistes de stocker leurs données de chantier a inspiré l’AQC, qui envisage de généraliser la traçabilité à l’ensemble du BTP.
« Là aussi, c’est la professionnalisation de notre métier qui est en cours, conclut Christophe Gonnard. D’autant qu’il ne s’agit que de finir le travail, car lorsque nous établissons un devis et que nous conservons le bon de livraison, plus de 50 % du travail est déjà fait. Il suffit de prendre l’habitude d’une conservation adaptée et logique. Et en cas de sinistre, si l’on peut justifier des travaux entrepris, dans la majorité des cas, cela prouve notre bonne foi. » Avec le CQP, comme avec la traçabilité, le métier de chapiste prouve sa professionnalisation. Ce qui est bien plus qu’une bonne résolution de début d’année.