Depuis le XVe siècle, le quartier du Faubourg Saint-Antoine, à Paris, accueille un grand nombre d’artisans. C’est au cœur de cette ébullition de création qu’Henri Testas installe, rue de Prague, son activité de négoce de produits en laiton, bronze et fer forgé pour la décoration et les meubles. Au fil des années, l’entreprise familiale évolue et Etienne Testas, son fils, en reprend les rênes. En 1988, il crée l’entité Adesol, spécialisée dans la conception et la vente de profilés pour les murs et les sols. Suite au décès d’Etienne Testas, survenu en 2013, Michel Aron rachète Adesol.
« L’entreprise avait un écho dans le monde du bâtiment, mais ne disposait pas vraiment de clientèle et avait du mal à évoluer, explique Michel Aron. Cependant, c’est cet écho qui m’intéressait… » Dès 2014, le nouveau dirigeant redresse Adesol, qui repart sur une croissance. Profilés de finition, joints de dilatation…, l’industriel est sur une logique du « meilleur produit, au bon endroit ». Si la fabrication des solutions est sous-traitée à des sidérurgistes français, toutes les filières1 sont créées en interne en fonction de la demande et du chantier. Les locaux de la rue de Prague ont été conservés dans leur jus « pour garder l’esprit de la création ».
De la conception à la finition, en passant par la réfection
Ils accueillent un bureau d’études, l’administration et un atelier. Le siège se complète par un entrepôt situé à 30 mn de là. « La taille de production de nos profilés est de 6 m et notre unité de vente, de 3 m. C’est un point de différenciation pour nous. » Les solutions sont livrées à l’aide d’un camion aux couleurs d’Adesol, en Ile-de-France. Et via les Transports Mazet, en province. Avec son service de finition, l’industriel coupe à la taille nécessaire, assure le fraisage, le perçage et le traitement de surface de ses produits. Ceux-ci sont aussi numérotés pour un meilleur confort de pose. Adesol intervient également en réfection. « Nous travaillons en direct avec les professionnels poseurs, ceux qui font ce métier. Les joints de dilatation, c’est un peu la patate chaude que tout le monde se refile… Ce sont des éléments que l’on sous-estime. Il faut une assistance à la pose et que les choses soient faites dans les règles de l’art. Il n’y a pas de mauvais produit, mais de mauvaises mises en œuvre. »
Pour Adesol, les chapistes constituent un bel angle de collaboration. En effet, l’industriel propose des solutions qui s’adaptent à la pose de la chape. Il a d’ailleurs conçu, en partenariat avec des clients de ce secteur, des joints de dilatation aux pattes de fixation plus larges. « Sur des chapes, elles peuvent être trop courtes pour la fixation en bord de chape et dalle. Nous avons ainsi créé un modèle de 120 mm, le double par rapport aux pattes habituelles. Nous réussissons à faire ce genre de partenariats, parce que nous sommes sur le terrain ».
Nouer des partenariats
Sans compter que l’industriel se développe sur le marché du parasismique, avec des solutions adaptées. « Nous sommes partenaire avec l’Italien Tecno-k Giunti. Nous nous occupons du marché français et travaillons avec le bureau d’études italien. Nous apprenons avec eux, ils sont déjà bien avancés sur le sujet. En France, il n’y a aucune prise de conscience réelle sur les zones sismiques. Dans la région Est et dans le Sud, vers Nice, il y a des risques. Je pense que nous allons être consultés pour le traitement de cette question dans le futur. » Par exemple, Adesol propose le K PAD. Ce système de couverture pour joint de dilatation sismique sans ailette de scellement s’installe directement sur la chape.
Enfin, Adesol a accéléré sa communication auprès des prescripteurs. « Depuis 2 à 3 ans, nous avons mis les moyens marketing pour toucher les architectes. L’année 2020 devrait être une celle du décollage2. La sélection d’Adesol par les chantiers du Grand Paris ou par des majors comme Bouygues peut nous permettre de sortir de l’ombre. »
Sivagami Casimir
1Négatif métallique faisant office de “moule” pour la fabrication de profilés aluminium et laiton.
2Ndlr : L’interview s’est déroulée en mars en pleine crise du Covid-19, expliquant pourquoi Adesol, comme un grand nombre d’entreprises, utilise le conditionnel à la vue des incertitudes économiques qu’a engendré cette pandémie.