Pouvez-vous nous préciser ce qu’est la commission Chapes de l’Unecp-FFB ?
Olivier De Vicari : Nous sommes sept entrepreneurs chapistes et un expert technique, réunis sous l’égide de l’Union nationale des entrepreneurs carreleurs, chapistes, projeteurs de polyuréthane (Unecp), pour mettre en place les structures nécessaires au futur de notre métier. La commission “Chapes” a débuté ses travaux début 2020. Nous avons subi la pandémie au tout début de notre activité. Nous nous sommes donc adaptés, mais avons travaillé à un rythme plus lent que ce que nous avions prévu. Jusque-là, les chapistes étaient quasiment laissés dans la nature, sans structure représentative, sinon celle des carreleurs, mais qui avait ses propres priorités.
Quels ont été les travaux principaux de la commission depuis sa création ?
Nous devons d’abord assurer la formation des chapistes. Il existe déjà la qualification n° 6262 de Qualibat, mais celle-ci sert à valoriser le savoir-faire des entreprises. Notre rôle est de mettre en place une formation qualifiante pour les professionnels. Nous travaillons donc sur la création d’un Certificat de qualification professionnelle (CQP) “chef d’équipe chapiste”, spécifique aux chapes fluides. Ce certificat permettra d’aborder des sujets comme la connaissance des textes de références, l’assurabilité des ouvrages. Tout comme la préparation et l’organisation d’un chantier, la prise de commande, ou encore la gestion et la facturation. Les entreprises de chapes devront avoir au moins un de leurs collaborateurs ayant suivi cette formation. Une validation des acquis pourra être possible pour les plus expérimentés.
Nous pensons que ces formations auront lieu dans des BTP CFA ou au sein d’organismes agréés. Elles permettront d’assurer une homogénéisation par le haut de la technicité des chapistes.
En complément de cette certification, chaque titulaire de certificat QB de chape fluide organisera une formation spécifique sur ses procédés et ses propres produits.
Article Paru dans le numéro 1 de Chapes[s] Info
L’un de vos gros dossiers est aussi l’organisation de la filière, avec la suppression des Avis techniques ?
La future annulation de certains Avis techniques des chapes fluides a conduit la profession à décider de la création de règles professionnelles pour la mise en œuvre des chapes fluides. A l’initiative de l’Unecp-FFB, un groupe de travail rassemblant les différentes parties prenantes a été créé. Les professionnels de la Commission “Chapes” sont particulièrement investis dans ce projet. C’est un travail gigantesque, que nous espérons terminer pour la fin d’année. A terme, toutes les chapes fluides devront avoir un certificat QB délivré par le CSTB. Toutefois, certaines chapes fluides, telles que les chapes fluides à liants spéciaux resteront sous Avis technique.
La mise en place de tous ces dispositifs permettra aux entreprises d’être assurées en technique courante.
Vous réfléchissez aussi à la traçabilité des chapes…
Oui, la traçabilité est la clef pour assurer une bonne circulation des informations. Et pour conserver la qualité des produits et des ouvrages. L’idée est de rendre indispensable la présence d’un dispositif permettant de retracer le nom de l’entreprise productrice et applicatrice, la date de la mise en œuvre, la marque et le type de chapes… Pour le moment, nous définissons les informations qui figureront sur le dispositif et ce qui sera modifiable ou non. Il nous faut aussi trouver un support numérique adapté.
L’un de vos objectifs lors de la création de la commission était d’identifier tous les chapistes de France. Où en est cette tâche ?
Nous avançons difficilement. Il y a environ 1 100 entreprises d’identifiées. Nous pensons qu’il y a près de 1 500 chapistes en France. Il nous faut à la fois faire connaître la commission pour que les chapistes voient un intérêt à se faire connaître, mais aussi recouper les informations que nous avons. Le plus difficile est d’identifier les entreprises de carrelage qui coulent de la chape pour elles-mêmes… C’est une tâche importante, car elle permettra de mieux communiquer avec les chapistes et de recueillir leurs attentes, afin de les représenter efficacement au sein des différentes instances.