Sommaire du dossier :
- P4S : Les chapes fluides chassent sur le terrain des chapes rapides
- Des arguments, sur un marché dynamique
- Les chapes en sacs se défendent
Malgré leurs jolis arguments, les chapes fluides P4S sont encore loin de sonner le glas des chapes rapides en sacs. Sur certains types de chantiers, ces dernières restent plus performantes… De manière générale, les demandes de chapes adhérentes sans pente généralisée, en dehors, des zones siphons sont techniquement atteignables par les chapes fluides. Mais sont associées à un besoin d’étanchéité, qui reste un enjeu majeur. « La réussite chantier impliquant pente et étanchéité avec une chape fluide résidera dans une approche système. Afin d’assurer la cohérence d’une chape fluide parfaitement adhérente avec les zones siphons et les besoins en étanchéité. Cela, associé aux différents procédés de revêtements. Il faut raisonner en termes de complexe de sol complet », indique Vincent Leduc.
Autre point technique à résoudre, le fractionnement. « Sur chantier et malgré le calepinage, il reste compliqué de faire correspondre le fractionnement avec les lignes de pose du carrelage. En effet, le fractionnement doit se faire 24 h après le coulage, alors que notre procédé n’autorise la pose du carrelage qu’au bout de 3 j… Dans l’idéal, et c’est un autre gap technique, il faudrait pouvoir réaliser les joints de fractionnement à l’avancement de la pose du revêtement de sol. En particulier pour le carrelage où le sciage doit être aligné avec un joint entre carreaux de même dimension. Cela offrirait un gain de temps et une approche qualitative renforcée », résume Vincent Leduc.
Et de compléter : « le ponçage et l’aspiration restent aussi obligatoires. Ceci, afin de retirer la pellicule liée au produit de cure et d’offrir une approche qualitative constante face aux importantes hauteurs sous plafond et aux larges ouvertures des bâtiments de type supermarchés ».
Une large gamme des chapes traditionnelles
Si elles ne résolvent pas tout non plus, les chapes traditionnelles offrent des réponses, notamment pour les formes de pente. Comme le nouveau mortier pour chape à prise rapide CegeSol MCN Express de Cegecol. Celui-ci est recouvrable seulement 15 h après son coulage. Chez Parexlanko, la solution se nomme 192 Lanko Liant Express. Elle permet, entre autres, la réalisation des formes de pente et la pose du carrelage au bout de 4 h.
De son côté, PCI propose le Novoment M1 Plus, recouvrable au bout d’une journée. Il permet notamment la réalisation des formes de pente. Pour Laterlite, la solution se nomme Pronto Chape P4S, recouvrable sous une journée. Côté PRB, la réponse est apportée par le Manucem M, qui traite les formes de pente et recouvrable dès 24 h. Le weber chape express, lui, remplit la fonction pour Saint-Gobain Weber, en termes de pente et de recouvrement. Enfin le Prepacem Chrono V180 est la solution apportée par VPI Vicat.
Les chapes P4S ont du travail
Dans le futur, les chapes fluides ne remplaceront pas en totalité les chapes rapides, dans les locaux P4S. Mais, « leur volume va continuer de se développer. Toutefois, je ne crois pas que ce marché intéressera tous les industriels, détaille Vincent Leduc. Il faut une vraie approche technique et des enjeux technologiques doivent obtenir des réponses pour poursuivre le développement de ces chapes. Il faut améliorer la corrélation entre le matériau du dessous et celui du dessus. Nous devons signer des partenariats avec les industriels des produits de sols pour raisonner, en termes de “complexe de sol complet”. »
Enfin, selon Lafarge, les travaux sur les chapes fluides P4S bénéficieront à l’ensemble de filières. Comme les progrès technologiques de Formule 1 se retrouvent dans les composants dans les voitures du quotidien. « Investir dans les chapes fluides P4S profitera à notre savoir-faire. La technologie de pointe qui doit être appliquée pour le développement de ces chapes pourrait avoir des retombées sur les chapes plus classiques. C’est aussi une preuve de notre maîtrise technologique », conclut Vincent Leduc.