Une success-story tient parfois à peu de choses. Un peu de chance, une opportunité saisie ou une idée révolutionnaire. Pour Cédric Chevenay, c’est une rencontre avec Romain Doulonne, Pdg de Réseau Chape. Il y a d’abord gagné un fournisseur, puis rapidement un ami proche, avant que tous deux ne deviennent associés au sein d’ETD Groupe. Formant ainsi ce qui est aujourd’hui l’une des plus grosses entreprises de chape en France.
Mais reprenons l’histoire à son début. Tout commence en 2008, lorsque Cédric Chevenay fonde Chape Concept. « Au départ, je travaillais avec l’ancien associé de mon père, au sein de sa structure Chape 38, explique Cédric Chevenay. Et il m’a mis le pied à l’étrier, en me proposant de reprendre une partie de l’entreprise, alors que lui, il allait se concentrer sur le dallage industriel. J’ai donc créé Concept Chape, repris sa clientèle, et me suis fait aider de mon père pour les chantiers. »
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L’entreprise se développe jusqu’à embaucher une quinzaine de personnes et couler la chape sur les départements 38, 69, 73 et 74. Arrive alors la rencontre avec Romain Doulonne, fournisseur de l’entreprise à travers sa société Réseau Chape. « Nous sommes devenus rapidement amis et le projet de monter une structure à deux s’est cristallisé. J’étais déjà, personnellement, associé à Duclaux Chape au sein d’une entreprise commune, Chape des deux Savoie. En discutant avec les propriétaires de Duclaux Chape, j’ai appris qu’ils souhaitaient vendre leur société. Nous avons donc racheté l’entreprise avec Romain et créé ETD Groupe, la holding qui gère les agences de Duclaux et Concept Chape. »
Le maillage de Duclaux Chape comme base de départ
Le rachat de Duclaux Chape permet au groupe de mailler rapidement le territoire grâce aux cinq agences déjà en place. Et d’inclure la clientèle déjà établie au sein d’un même réseau. La méthode va être multipliée. « En 2023 nous avons fait l’acquisition de Giavelli Chape et de Vivarais Chape. Cette année, nous avons racheté Savoie Chape et C2B. » Une croissance externe qui permet à ETD Groupe de bien couvrir le quart Sud-Est de la France et surtout, de se placer comme l’un des acteurs majeurs du marché national.
« Il faut perpétuellement se réinventer. Nous avons réalisé une bonne année 2023. Nous savons que 2024, voire 2025, seront plus compliquées, même si notre premier trimestre a été positif. Il faut toujours trouver des voies d’amélioration, des solutions pour aller de l’avant. Nous voulons aider à la professionnalisation de notre métier par la formation de type CQP, mais aussi par des formations internes. Ou en cherchant du matériel toujours plus efficace et en avançant aussi avec les industriels pour encore améliorer les technologies des produits que nous appliquons. »
ETD Groupe développe aussi une méthode interne pour intégrer les nouveaux arrivants et pour uniformiser les modes de fonctionnement. « Il nous faut inventer et mettre en place un système et des outils. Par exemple, en termes d’administration, tout le monde travaille avec les mêmes logiciels. Sur le terrain, la manière est plus douce, chacun a ses petites habitudes. En majorité, les entreprises que nous avons rachetées utilisaient des machines Putzmeister et Lancy, nous avons conservé cela. Et nous travaillons à uniformiser les méthodologies sur le chantier. »
Les choses évoluent aussi dans l’organisation. Un chef d’agence, souvent l’ancien dirigeant, est nommé à la tête des entreprises, qui gardent toutes leur identité visuelle. « Nous avons aussi organisé notre maillage en différentes régions, avec des responsables de secteurs à leur tête. » Aujourd’hui, le groupe compte 13 agences, une centaine d’employés et 35 équipes de coulage.
Des ambitions nationales
D’un point de vue fournisseur, le lien s’est naturellement fait avec Réseau Chape, qui n’a pas de lien juridique avec ETD Groupe. Mais l’entreprise de Romain Doulonne n’est pas le seul fournisseur. « Nous nous fournissons auprès de Vicat, Cemex, Lafarge…, en fonction des besoins des chantiers et de la proximité géographique. Et nous ne voulons pas avoir un fournisseur unique. Et puis, Réseau Chape n’est pas présent partout. Par exemple à Nice, nous travaillons avec les Bétons Niçois et de nombreux indépendants. » Que ce soit pour la chape fluide ciment ou la chape fluide anhydrite, d’autant que le groupe traite tous les types de chantiers. « Cela va de l’extension à la villa, du tertiaire à l’industriel, dans le neuf comme dans la rénovation. »
Et si le groupe a déjà atteint une taille inédite pour une entreprise de chape, la croissance n’est sans doute pas terminée. « Nous allons continuer d’être attentifs aux opportunités. En progressant pas à pas, afin de pouvoir garder des synergies entre agences. Il n’y a, par exemple, pas d’intérêt d’aller investir dans une entreprise à Bordeaux ou à Lille dans l’immédiat. Nous ne progressons pas forcément que par de la croissance externe, nous savons créer des entreprises. Nous l’avons déjà fait et nous pouvons tout à fait ouvrir une agence dans une zone limitrophe pour étendre notre maillage. A terme, nous avons, il est vrai, une ambition nationale. » La success-story n’en est sans doute qu’à ses débuts.